Accord de Paris : les entreprises tiennent-elles leurs promesses ?

Nombreuses sont les promesses faites par les entreprises lors de la Conférence de Paris sur le Climat (COP21) en 2015. Après six mois, il serait important de savoir où en est la mise en œuvre des engagements.

 

Des vrais engagements ou du greenwashing ?

Les annonces d’engagements se sont succédées durant la COP21. De nombreuses entreprises ont promis une transition vers l’énergie verte et « bas carbone ». Les plus audacieuses se sont données comme objectif de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 80 à 100 %, ou à utiliser essentiellement des énergies renouvelables.

Ces entreprises qui manifestent leur volonté de s’engager dans la lutte contre le changement climatique se regroupent suivant des classements tels que le GHG Protocol et le CDP. Il y en a aussi qui sont regroupées par les ONG ou les agences nationales de l’environnement, ce sont les cas de WWF Climate Savers et Climate Leaders.

Les engagements des entreprises ont toujours été sujets de critiques car ils sont considérés comme des coups de pub. Effectivement, certaines entreprises prétendent être plus vertes qu’elles ne le sont en réalité.

 

Où en est la mise en œuvre des initiatives ?

Dans le cadre de l’initiative Science Based Targets, une feuille de route a été élaborée par les Nations unies et les ONG de défense de l’environnement WWF, CDP et WRI, avec les grands groupes. WWF France remarque une prise de conscience de la part des entreprises, « on le voit, car nous travaillons désormais avec leur direction générale et non plus seulement avec leur département environnement ». Cette initiative regroupait 114 sociétés lors de la COP21, il y en a maintenant 160. Ces dernières ont deux ans pour fixer des objectifs précis, avant d’être évaluées.

Le RE 100 du Climate Groupe incite les entreprises à utiliser 100 % d’électricité renouvelable. 58 entreprises y prennent part actuellement, contre 53 en 2015. Le fait de donner un prix au carbone ou Carbon Pricing Leadership Coalition a attiré 89 multinationales lors de la COP21. D’après le CDP, 437 entreprises utilisent un prix interne du carbone et plus de 500 prévoient de les rejoindre dans les deux prochaines années. Concernant le désinvestissement, plus de 500 institutions ont affirmé leur volonté de retirer leur argent des énergies fossiles en décembre 2015. Toutefois, seuls 97 investisseurs ont pris des mesures concrètes pour réduire les effets du changement climatique. Certaines institutions ont également rejeté la demande de désinvestir dans les sociétés pétrolières et gazières.

La route reste longue pour l’application des engagements. La croissance du nombre des entreprises à s’engager est encourageante, mais les mises en œuvre tournent au ralenti. Une suivie-évaluation régulière est nécessaire pour la réussite de l’Accord de Paris. La COP22 au Maroc doit conduire vers l’action.