Bonn : un pas vers la matérialisation de l’accord de Paris

Du 16 au 26 mai dernier, les délégués de la Convention-cadre de l’ONU sur le changement climatique se sont retrouvés à Bonn pour discuter des éléments techniques de l’accord de Paris. Malgré une lenteur au départ, le résultat est tout de même réjouissant. 

 

Un agenda en poche

Cinq mois après l’accord de Paris, les 196 Etats membres de la Convention-cadre de l’ONU sur le changement climatique (la Palestine vient de rejoindre la convention) se sont retrouvés à Bonn, en Allemagne, pour le World Conference Center. Pendant dix jours, ils ont discuté sur les aspects pratiques de la mise en œuvre de cet accord historique.

Tout au long des séances plénières et des débats, on remarque que l’esprit de Paris n’était pas présent durant cette conférence. En effet, les participants affichaient moins de passion et de volonté contrairement à ce qu’ils ont affiché durant la COP21 qui s’est déroulée du 30 novembre au 12 décembre dernier au Bourget.

Et c’est tout à fait normal puisqu’ils se sont penchés sur des questions techniques et les points de procédure concernant cet accord historique visant à lutter contre le réchauffement climatique. Parmi ces points : la transparence, qui est un enjeu crucial de l’accord ; la comptabilisation des financements liés à la réduction des émissions de gaz à effet de serre ; les contributions nationales…

« Cette session avait pour but d’écouter les positions des pays, qui se retrouvaient pour la première fois depuis Paris. Ça leur a permis d’élaborer une feuille de route, de voir qu’il est possible de suivre une trajectoire commune, tout en prenant en compte les différences entre les pays développés et les pays en développement .» a expliqué Yamide Dagnet, du World Ressources Institute.

 

Un pas vers la COP22

Mais si les délégués ont pu dresser un agenda, le chemin reste encore long et Ségolène Royal, présidente de la COP21, l’a bien précisé, depuis Nairobi : « Vous avez arrêté la méthode, reste à faire le tableau de bord ». En tout cas, les progrès réalisés depuis son élaboration en décembre dernier permet d’espérer que l’accord de Paris pourrait être appliqué avant 2020.

En attendant, il faudra encore que chaque pays participant à la COP21 le ratifie. Jusqu’ici seuls 17 pays, majoritairement insulaires, l’ont effectué. Pour le cas de l’hexagone, le Sénat devrait voter pour la ratification le 8 juin prochain. Il est à rappeler que pour entrer en vigueur, l’accord doit être ratifié par au moins 55 pays qui sont responsables des 55% des émissions de gaz à effet de serre. Quoi qu’il en soit, les Etats-Unis et la Chine ont promis de le faire avant la fin de cette année.

Prochaine étape : Marrakech, au Maroc qui devra accueillir la 22ème conférence mondiale sur le climat en novembre prochain. D’ici là, le pays envisage d’organiser quelques rendez-vous pour préparer le terrain. La première réunion devra d’ailleurs se dérouler le 23 juin prochain à Tanger.