Gaspillage alimentaire : de la production à la consommation

Quatre ans après la résolution votée par le Parlement européen pour réduire à moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025, où en est la France ? Ademe s’est penchée sur ce sujet et les résultats de son étude sont sans appel.

 

Un coût particulièrement élevé…

Le jeudi 26 mai dernier, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a publié son rapport d’étude concernant l’état du gaspillage alimentaire en France. Et les chiffres sont tout simplement hallucinants. En se basant sur 26 filières alimentaires qui représentent les produits les plus consommés dans le pays, l’agence révèle que le gaspillage alimentaire coûte 16 milliards d’euros à l’hexagone chaque année.

Cette somme représente environ dix millions de tonnes de produits jetées. Selon cette étude, le gaspillage est présent tout au long de la chaîne : 33% lors de la consommation, 32% lors de la production, 21% lors de la transformation et 14% lors de la distribution. Ce rapport détaillé démontre donc que « l’ensemble du gaspillage et des pertes ne sont pas concentrés sur la phase de consommation, contrairement à l’idée largement répandue ». Néanmoins, le coût est particulièrement élevé durant cette phase parce que la valeur du produit augmente tout au long du cycle.

D’une manière globale, chaque français gaspille près de 29kg de nourriture par an, ce qui représente « environ 34 g par repas et par convive » équivaut à 108 euros par personne par an. Pour les restaurants et les cantines, les chiffres sont beaucoup plus importants avec une perte estimée à 138 g par repas et par personne, soit quatre fois plus. Dans tous les cas, les fruits et les légumes sont les plus gaspillés notamment durant la phase de production.

 

Une affaire de tous…

Le gaspillage alimentaire reste donc toujours important en France. Or il n’a pas seulement des impacts sur l’économie mais aussi et surtout sur l’environnement. Pour l’hexagone, le volume des produits jetés est équivaut à 15,3 millions de tonnes de CO2, soit 3% des émissions de gaz à effet de serre du pays. Réduire le gaspillage alimentaire témoigne donc la contribution de chacun dans la lutte contre le réchauffement climatique.

C’est pour cette raison que l’Ademe et le ministère de l’environnement et de l’énergie ont décidé de lancer la campagne « ça suffit le gâchis ! ». Le but est de sensibiliser chaque individu à faire de son mieux pour éviter de jeter les produits qui peuvent encore être exploités.

L’agence recommande ainsi de maintenir la commercialisation des produits qui ont été mis de côté parce qu’ils ne respectent pas les normes, parce qu’ils manquent d’esthétisme… et de mettre en place des réseaux d’évitement du gaspillage alimentaire (Regal) où différents acteurs dans le domaine vont discuter des solutions à adopter pour développer le marketing responsable.