France : premier pays industrialisé à ratifier l’accord de Paris ?

Cinq mois après la COP21, les députés ont donné leur feu vert pour la ratification de l’accord historique sur le climat. Cependant, rien n’est encore dans la poche puisque l’accord devra encore passer devant le Sénat, le 8 juin prochain.

 

Une quasi-unanimité pour l’accord de Paris

Alors que les négociations techniques sur l’application de l’accord sur le climat peinent à avancer en Bonn (Allemagne), les choses semblent s’accélérer du côté de Paris. En effet, l’Assemblée Nationale a approuvée le projet de loi visant à ratifier ce dit accord le mercredi 18 mai dernier.

Le texte qui vise à réduire le réchauffement mondial en-dessous des 2°C, ou 1,5°C, a été ratifié à la quasi-unanimité par les députés. Ainsi, tous les groupes de la majorité ainsi que l’opposition ont voté pour, à l’exception de Marion Maréchal-Le Pen (Front National) qui s’est abstenue.

La prochaine escale de l’accord sera maintenant le Sénat. En effet, ce dernier devra encore donné son feu vert pour que la ratification devienne effective pour la France. Et à ce sujet, le sénateur Jean-Pierre Raffarin (LR) semble optimiste et a déclaré : « Le Sénat se saisira très vite de la ratification de l’Accord de Paris, pour envoyer un signal politique fort et maintenir l’élan créé en décembre par notre diplomatie ».

 

La ratification traine…

Si le Sénat approuve la ratification, la France sera le premier Etat membre de l’UE ainsi que le premier pays industrialisé à le faire. Il est à rappeler que jusqu’à maintenant, seuls 15 pays ont ratifié l’accord. Ce sont tous des Etats insulaires, qui sont les plus affectés par le réchauffement climatique, comme les îles Fidji, les îles Marshall, Nauru, Palau, Samoa, Tuvalu, Barbados, Belize, Grenade, Maldives, Maurice, Somalie, Palestine, Saint Kitts et Nevis, Sainte-Lucie.

En tout cas, Ségolène Royal, compte bien s’appuyer sur cette initiative pour donner « l’exemple aux autres pays » et principalement ceux qui sont membres de l’Union Européenne. Ainsi, la présidente de la COP21 a déclaré : « J’ai lancé un appel (aux ambassadeurs) pour qu’ils mobilisent leurs gouvernements, pour que l’on ait maintenant très rapidement, c’est-à-dire avant l’échéance du Conseil européen de la fin juin, les dates de délibération de tous les conseils des ministres et les dates de ratification dans les Parlements. Dans beaucoup de pays, les dates ne sont pas fixées. »

Force est de constater que beaucoup de pays traînent les pieds à ratifier l’accord. Or, pour entrer en vigueur, l’accord doit être ratifié par au moins 55 pays qui représentent 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Certes, chaque pays dispose d’un an, depuis sa signature officielle à New York en mois d’Avril dernier, pour ratifier l’accord mais il y a des urgences qui ne peuvent pas attendre.