Toute une génération déscolarisée par les conflits

Les conflits se sont multipliés depuis ces dix dernières années surtout dans les pays arabes et africains. Principales victimes de cette situation : les enfants qui sont même privés d’éducation dans certains pays.

 

Boko Haram au Nigéria

Depuis sa création en 2009, Boko Haram sème la terreur au Nigéria. Ayant une rage particulière contre l’éducation, le groupe terroriste a visé de nombreuses écoles et établissements scolaires dans la partie nord du pays. Par conséquent, plus d’un million d’enfants nigérians sont actuellement privés d’écoles.

Dans le centre universitaire de Buni Yadi, situé dans le nord-est du pays, l’établissement qui a été détruit par le groupe terroriste il y a deux ans est resté en ruine. Rien n’a changé depuis l’attaque dans la nuit du 25 février 2014 : les meubles noircis, les morceaux d’ordinateurs cramés… A 23km de là, le même scénario pour l’institut d’études agricoles de Gubja. Vers le début de cette année, les terroristes ont massacré une quarantaine étudiants pendant leur sommeil.

Dans l’Etat de Borno, le bilan est particulièrement lourd avec 350 professeurs tués et 512 établissements scolaires détruits dont le lycée de Chibok où 219 lycéennes ont été kidnappées par Boko Haram en 2014. Par ailleurs, la violence de l’insurrection a contraint 19.000 membres du corps enseignant à quitter cette partie du pays.

Suite à ces attaques, de nombreux établissements scolaires ont fermé leurs portes et hésitent à se rouvrir par peur d’une nouvelle attaque. D’ailleurs, même s’ils décidaient de le faire, les fonds manquent alors que les coûts de réparation sont élevés. Et il est à rappeler que le niveau d’éducation dans cette partie du pays a toujours été assez catastrophique (52.4% des garçons et 61,1% des filles n’ont jamais été à l’école).

 

Guerre en Syrie

La situation est beaucoup plus catastrophique en Syrie. Depuis le début de la guerre en 2011, plus de 8,1 millions d’enfants et jeunes syriens n’ont plus accès à l’éducation. Parmi eux, il y a ceux qui n’ont jamais mis leurs pieds dans une école et d’autres qui ont perdu cinq années de leur scolarité.

Pour cause, les bombardements ont détruit la majorité des établissements scolaires. Et ceux qui n’ont été que partiellement endommagés sont devenus de centres d’accueil des déplacés. Par ailleurs, 52.000 enseignants ont abandonné leur poste.

Face à un tel désastre, l’UNICEF a lancé le programme « Back to Learning » qui a bénéficié à 2,2 millions d’enfants. L’organisation a ensuite entamé un programme d’auto-apprentissage qui ciblait 500.000 enfants et un programme d’enseignement accéléré destiné à ceux qui ont perdu des années de scolarité. Mais face à la recrudescence de la violence dans le pays, ces efforts risquent de s’effondrer.

Pour les réfugiés syriens en Turquie, l’UNICEF propose des cours en transformant les tentes en une école improvisée. Néanmoins, la situation est loin d’être facile pour les syriens qui ont pu trouver refuge sur le territoire turc. En effet, un rapport de l’ONG Human Rights Watch, publié le 8 novembre 2015, a indiqué qu’au moins 400.000 enfants syriens réfugiés en Turquie n’ont pas accès à l’éducation.