Algérie : pour une meilleure protection de l’enfant

Chaque année, l’Algérie fête la journée des droits de l’enfant tous les 1er juin pour attirer l’attention sur l’importance de l’éducation et du bien-être des enfants. Mais sur le terrain, la situation est loin d’être satisfaisante dans le pays et plusieurs mesures doivent être prises. 

La place des enfants en Algérie

Si la journée internationale de l’enfance devra normalement se tenir tous les 20 novembre, l’Algérie a choisi le 1er Juin pour le faire et ceci, depuis son indépendance. La raison en est simple : le pays compte attirer plus d’attention sur le sujet en fêtant cette journée à l’instar de tous les autres pays. En plus, le pays fête la quinzaine de l’enfant africain du 1er au 15 juin tout en fêtant aussi la date normale de la journée internationale des droits de l’enfant en mois de novembre.

L’Algérie semble donc plus que jamais engagée dans les questions concernant les enfants. Mais quel est l’état de la situation réelle ? Le bilan semble négatif puisque la violence contre les enfants a pris des proportions alarmantes depuis ces dernières années. Et les chiffres publiés par Fondation pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM) ne font que le confirmer. La fondation révèle ainsi que plus de 10.000 cas de maltraitance envers des enfants ont été signalés depuis le début de cette année. Mais ces chiffres ne sont que la partie visible de l’iceberg à cause du manque de « statistiques fiables » a précisé Mustapha Khiati, président de la FOREM.

De son côté, Dainius Puras, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la santé, a fait une constatation alarmante le mardi 10 mai dernier. Selon lui, « la violence contre les femmes et les enfants est tolérée en Algérie ». Une violence qui a été causée par les traumatisants événements qu’a traversé le pays dans les années 90 a-t-il expliqué.

 

Le renforcement des mesures

Néanmoins, le gouvernement s’implique actuellement davantage dans la protection de l’enfant en renforçant les lois déjà existantes. Habiba Keddar, directrice de la protection et de la promotion de l’enfance et de l’adolescence et des programmes de solidarité envers les jeunes, a ainsi indiqué : « Plusieurs avant-projets de textes d’application ont été aussi, élaborés par le ministère de la Justice en collaboration des représentants de plusieurs départements ministériels concernés par ce dossier, particulièrement le ministère de la Solidarité nationale ».

Le gouvernement cherche ainsi à mettre sur pieds plusieurs projets dont des centres spécialisés, des services en milieu ouverts et un plan d’action pour la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants et adolescents. « Les questions liées à la sécurité de l’enfant, son développement et son bien-être constituent le principe de ce plan, tracé avec des objectifs qui s’intègrent dans la stratégie de développement national » a ajouté Mme Keddar.

Par ailleurs, un projet d’un guide d’accompagnement de la famille kafila a été préparé par le ministère de la solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme. Ce guide sert avant tout à expliquer « les procédures de la kafala et d’éviter les rejets de ces enfants après leur placement au milieu familial, en vue de garantir leur protection ».