COP21 : un accord passé in extremis

Le monde entier peut enfin souffler. Le samedi 12 décembre 2015, les 195 pays reconnaissent par un consensus cet accord historique pour le climat. Un happy end qui précède à de lourdes négociations et à d’intenses discussions dont certaines ont failli bouleverser le cours de l’évènement.

L’Arabie Saoudite met des bâtons dans les roues

Les participants savaient d’ores et déjà que cette conférence internationale pour le climat n’auraient pas été faciles. Certes, elle a pour but de trouver des solutions communes pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais lors d’évènement de ce type où les enjeux mondiaux sont d’envergure, il n’est pas rare que les égoïsmes nationaux prennent le dessus.

Cette situation s’est reflétée au travers des positions prises par l’Arabie Saoudite. Ce dernier a fait blocage sur la plupart des sujets dès le début des négociations. Bien que le pays ait déclaré être favorable aux énergies renouvelables, il a dit aussi qu’il ne faut pas discriminer toutes les sources d’énergie. Un discours complètement à l’opposé du principe même de la COP21 qui tente justement de trouver les moyens pour éviter les énergies fossiles. Aux côtés de l’Arabie Saoudite, la Venezuela s’est aussi montrée intransigeante sur la question de la décarbonation de l’économie et n’a fait que défendre les options les plus faibles.

La Russie y met son grain de sel

Pas facile de mettre tout le monde d’accord. Les crispations et autres divergences persistantes ont complexifié les négociations d’où notamment le retard sur la sortie du texte officiel. Et comme si tout cela ne suffisait pas, la Russie y met aussi du sien avec ses 2°C de réchauffement. Le pays a exprimé son refus concernant le passage relatif au 1,5°. Selon lui, aucune étude scientifique ne prouve réellement ce phénomène.

La position de la Russie à ce sujet a également failli déstabiliser les négociations dans la soirée du jeudi 10 décembre.

Le mot de la discorde

Heureusement, plus de peur que de mal. Le texte a bel et bien été adopté à l’unanimité, même si quelques changements ont dû être effectués à la dernière minute. En cause : sept lettres ayant suscité un véritable affolement au sein de l’administration Obama.

Dans la version du texte qui parle de l’engagement des pays riches dans la réduction du gaz à effet de serre, il est dit que « les pays développés doivent continuer à être en première ligne pour mener à bien des plans nationaux de réduction d’émissions de gaz à effet de serre ».

C’est le mot « doivent » qui pose problème. Les américains ont demandé à ce qu’il soit changé en « devraient », sans quoi l’Etat et le président américain ne pourraient pas soutenir cet accord. En effet, ce mot impliquerait la mise en place d’une nouvelle législation aux Etats-Unis. Le texte aurait nécessité l’aval du Sénat ce qui relève de l’impossible étant donné que celui-ci est constitué en grande partie de républicains à majorité climatosceptiques.