COP21 : un grand pas pour le climat

L’accord sur le climat signé à Paris samedi dernier par 196 parties est considéré comme étant un énorme succès diplomatique mais aussi et surtout climatique. Mais que représente réellement cet accord, et comment a-t-il été accueilli?

 

L’accord de Paris : un traité

Le samedi 12 décembre 2015, à 19h30, Laurent Fabius a clôturé la conférence sur le climat qui s’est déroulée au Bourget par l’annonce de la signature de l’accord visant à limiter le réchauffement climatique. C’est Le Monde dans son article titré « CPO21, un compromis guidé par la justice climatique » qui donne les détails sur ce dit accord. Il comporte « 32 pages dans version anglaise et 39 dans sa version française » rapporte le quotidien. Divisé en deux grandes parties : il comporte « une décision d’adoption, non soumise à ratification par les Etats, et l’accord lui-même, nécessitant une ratification selon la législation de chaque pays » précise-t-il. Mais « comment s’organise l’application de cet accord et quelles sont les prochaines étapes ? » se demande Bastien Alex, un chercheur à l’IRIS. Ainsi, il explique que l’accord de Paris est « un protocole à la CCNUCC », il aura donc la même valeur qu’un « traité international ». Il n’entrera en vigueur qu’en « 2020, à la condition qu’au moins 55 Etats représentant à minima 55% des émission mondiales l’aient ratifié ». Concernant la révision des engagements, « le GIEC devra fournir en 2018 une estimation des crédits d’émissions à disposition pour limiter le réchauffement à 1,5°C… Les Etats devront, d’ici 2023, proposer de nouvelles contributions à l’effort de réduction« . En outre, ajoute-t-il, la prochaine COP22 se tiendra à Marrakech l’année prochaine.

 

« Pour un engagement unanime »…

L’annonce de la signature de l’accord sur la lutte contre le réchauffement climatique a été un véritable soulagement pour beaucoup. Certes, le texte n’est pas parfait, néanmoins, il est satisfaisant. Ainsi, de nombreuses personnalités publiques ont tenu à saluer officiellement l’accord tout en rappelant que le plus dur reste à venir. « Chefs d’Etats et personnalités de premier plan se sont relayés pour saluer l’accord historique sur le climat » annonce Le Figaro. Ainsi, le quotidien a consacré toute une page pour rapporter les discours de quelques personnalités. Ainsi, le Pape demande «un engagement unanime et une généreuse implication de la part de chacun » pour la mise en application de l’accord. Il souhaite ainsi avoir une garantie sur « l’avenir des populations les plus vulnérables ». Quant à Barack Obama, il a tenu à souligner que : « Le problème n’est pas résolu grâce à l’accord de Paris, mais ce dernier établit le cadre durable dont le monde a besoin pour résoudre la crise climatique ». Même Narendra Modi, le dirigeant indien, dont le pays faisait partie des « poids lourds de la négociation » a rappelé que « il n’y a ni gagnants, ni perdants à la conclusion de l’accord de Paris. La justice climatique a gagné et nous travaillons tous à venir plus vert ». Hillary Clinton a tenu à saluer la délégation américaine : « L’accord de Paris montre la capacité des Etats-Unis à mobiliser la planète pour construire un futur basé sur les énergies propres où personne n’est laissé de côté. ». Finalement, la Banque Mondiale, représentée par Jim Yong Kim a annoncé : « Paris a tenu ses promesses. Maintenant la responsabilité est la nôtre ».

 

…Car l’urgence est là

L’accord a donc été finalement accepté par les 196 parties, et c’est réjouissant mais quelle est la suite ? C’est dans ce sens que Le Temps avance : « Il y a donc bien lieu de se réjouir de l’ambition affichée par l’accord de Paris. Malheureusement, il y a aussi lieu de s’inquiéter de son inadéquation avec la réalité ». Selon les scientifiques, explique le quotidien suisse, la température dans le monde a augmenté d’au moins 1°C depuis le début de l’industrialisation, ceci mène l’accord signé à environ 3°C. Ainsi, le quotidien propose que « la transition doit être effectuée au plus vite vers les énergies renouvelables ». D’ailleurs, Le Parisien a fait part d’une urgence climatique qui frappe Téhéran dans son article : « Forte pollution à Téhéran, les habitants invités à rester chez eux« . Depuis hier, lundi 14 décembre, la capitale iranienne est recouverte  « d’un épais  brouillard gris de pollution« . Le niveau de pollution de l’air passait dans le « niveau rouge » soit 160 à 180 alors que le niveau normal est de 0 à 50 souligne le quotidien.