COP21 : la date butoir a été repoussée

Après la publication du projet d’accord de jeudi, tout le monde pensait que les négociateurs ainsi que les ministres réussiront à finaliser l’accord à temps. Mais les pays continuent à peiner pour trouver un terrain d’entente, la date butoir prévue pour ce vendredi 11 décembre a ainsi été repoussée.

 

Jeudi soir : un nouveau projet d’accord publié

Si Laurent Fabius s’était montré impératif sur le respect du délai, force est de constater que les ministres de chaque pays peinent pour trouver des solutions face aux points de blocage des négociations. Jeudi soir, « une seconde version du projet a été remis aux délégations qui devaient travailler toute la nuit pour lever les derniers obstacles » rapporte Les échos dans son édito. Optimisme et confiant sur l’avancée des discussions, Laurent Fabius a annoncé ce jeudi à 21h durant une séance plénière « être en mesure de présenter ce vendredi la proposition de texte final » soulève le quotidien. Suite à l’annonce, vers 22h, « une nouvelle mouture du projet d’accord » a été tout de suite distribuée aux délégations qui avaient « 2h30 » pour l’examiner ajoute-t-il. Pour RFI « le nouveau projet d’accord ressemble déjà plus à un compromis », en effet « on est passé de 29 à 27 pages » précise-t-il. Mais bien que ce soit un pas de plus vers l’accord tant attendu, « ce texte ne tranche toutefois pas certaines questions cruciales qui divisent les pays depuis le début des négociations » souligne Le Monde. Ainsi, le quotidien cite et explique les trois grands points de blocage : D’abord, il y a « la différenciation » qui impose les efforts que chaque pays devra apporter pour la lutte contre le réchauffement climatique selon leur capacité et leur taux d’émission de gaz à effet de serre n’est toujours pas. Ensuite, « les financements » que les pays riches devront apporter aux pays pauvres en guise de soutien dans la lutte contre le changement climatique et finalement, « les mécanismes » de révision de la hausse des objectifs concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre par pays.

 

Les pays restent sur leurs positions

Avec ce nouveau projet d’accord bien amaigri, pourquoi les négociations piétinent toujours autant ? Pour Le Point, « chacun s’est tranché derrière ses positions » en faisant référence aux « pays pétroliers » comme l’Arabie Saoudite et la Russie qui s’opposent toujours  à la « limite de la hausse de la température à 1,5°C », une proposition avancée par les pays insulaires, « menacés par la hausse du niveau des océans ». Pour la question des financements, « la pilule a du mal à passer » ajoute l’hebdo. En effet, plusieurs pays donc l’Union européenne, les Etats-Unis et l’Australie estiment que « les financements sont trop en faveur des pays en développement ». Néanmoins, « quelques propositions de simplification ont été faites » souligne Le Figaro dont : la proposition pour un objectif de long terme pour limiter le réchauffement climatique, la mise en place d’un inventaire en 2023 concernant les engagements et la révision à la hausse des ambitions tous les cinq ans à compter de 2025. Par contre, « les objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre ont disparu » soulève-t-il.

 

L’accord final est repoussé pour samedi

Après une nuit blanche, « le marathon se prolonge » titre Le Point. C’est à « 5h45 ce vendredi 11 décembre que Laurent Fabius a clos la réunion des solutions convoquée la veille à 23h30 » rapporte La Croix. Le président de la conférence a ainsi annoncé le report de la publication de l’accord qui a été prévue aujourd’hui en estimant qu’il fallait encore « un peu de temps pour trancher les ultimes arbitrages ». De ce fait, « le projet d’accord sur le climat ne pourrait pas être adopté avant samedi 12 décembre dans la matinée» affirme le quotidien. « Cette 21ème conférence sur le climat ne déroge pas à la règle » lance le quotidien de droite Le Figaro en faisant référence à la conférence qui s’est déroulée à Copenhague en 2009 qui a conduit à la publication d’un accord non contraignant et non signés par plusieurs pays. Mais « Paris ne peut pas être Copenhague » riposte La Croix, « le contexte économique et politique a complétement changé » précise le quotidien. De plus, « l’idée de la France de faire venir les chefs d’Etats au premier jour de la COP, et non à la fin comme à Copenhague, a donné une impulsion politique aux négociations » ajoute-il. D’ailleurs Laurent Fabius se montre optimiste souligne France Soir en rapportant la déclaration faite par le président de la COP au micro de BFMTV à l’annonce du report : « le texte va être mis en ordre et je vais procéder à des consultations. L’atmosphère est bonne. Les choses vont dans le bon sens ».