COP21 : Le bilan à deux jours de la date butoir

Alors que la date de clôture de la conférence touche bientôt à sa fin, les travaux effectués par les ministres semblent prendre une avancée remarquable mardi malgré l’inflexibilité des pays émergents.

 

Un « projet nettoyé » prévu pour ce mercredi

Depuis le début de cette semaine, les ministres de l’Environnement et de l’Energie des 195 pays ont pris le relais et se sont confrontés pour trouver « un accord mondial » sur le climat en se basant sur le projet d’accord de 48 pages que les négociateurs ont publié samedi dernier. A deux jours de la date de clôture de la conférence, la pression est à son comble. D’autant plus que « le patron de la COP21 a mis la pression sur les ministres » souligne Le Parisien. Dans son éditorial, La Croix rapporte que Laurent Fabius a en effet demandé la publication d’une « première vision d’ensemble » pour ce mercredi à 13h au Comité de Paris. Le texte proposé sera « rédigé à partir du brouillon adopté par les négociateurs samedi et mis à jour avec les recommandations des ministres co-facilitateurs » explique Libération. Le but sera surtout de « donner une version nettoyée du maximum d’options et de crochets » précise Le Monde. Face à cette accélération, les inquiétudes s’amplifient notamment du côté de l’ONG Fonds Mondial pour la Nature (WWF) craignant que « des sujets fondamentaux disparaissent » souligne La Croix. Mais Libération tente de rassurer en expliquant : « une fois cette vision d’ensemble obtenue et acceptée de manière informelle par les pays, les juristes de la CCNUCC, de la présidence française et de nombreuses autres parties vont passer le texte à la moulinette pour vérifier qu’il soit en conformité avec les textes de la Convention ».

 

La conférence de presse des pays émergents

La journée du mardi 08 décembre a aussi été marquée par la conférence de presse tenue par les « pays émergents » surnommés BASIC, composés du Brésil, de l’Afrique du Sud, de l’Inde et de la Chine. Lors de cette conférence de presse, ces pays ont tenu à préciser qu’ils restent « inflexibles sur leurs positions ». Pour Le Monde, « cette inflexibilité a pu se mesurer sur la mobilisation des 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 promise aux pays en développement en 2009». En effet, l’UE et les Etats Unis estiment que le financement des pays du Sud ne devrait pas « se limiter aux pays industrialisés ». Une proposition que les pays émergents refusent catégoriquement, pour eux, « les pays industrialisés doivent assumer leurs promesses passées » rapporte La Croix. Dans un communiqué commun, les BASIC ont souligné que « l’engagement pris en 2009 n’était qu’un point de départ », ils demandent ainsi aux pays développés « d’augmenter progressivement et substantiellement leur aide après 2020 » et réclament par la même occasion « une transparence des financements » rapporte Le Parisien.

 

Les femmes se mobilisent pour le climat

Mais dans cette lutte contre le réchauffement climatique, les femmes ont aussi leurs mots à dire. C’est ainsi que durant la journée du mardi 8 décembre, la COP21 a consacré « une petite place aux femmes au Bourget ». Des réunions ont ainsi été organisées dont : « Genre et solutions pour la justice climatique » sous l’égide des Nations unies dans la zone officielle et « Femmes et énergies durables » au pavillon du Maroc rapporte Le Monde. En outre, Ségolène Royal, la ministre de l’écologie, a invité plusieurs interlocutrices à venir s’exprimer. Ainsi, « des femmes sont venues du monde entier pour exiger des mesures fortes pour sauver le climat » souligne Christine Siebert, envoyée spéciale du RFI au Bourget. Parmi ces femmes, Maria Nailevu, une avocate venue des îles Fidji qui a déclaré : « Nous les femmes, nous sommes en première ligne : plus vulnérables et plus affectées par le changement climatique ».