COP21 : ce qu’il faut retenir de la première semaine

A trois jours de la date de clôture de la conférence sur le climat, les négociations connaissent une certaine avancée. Après une semaine de dures négociations, c’est aux ministres de chaque pays actuellement de prendre le relais et de trouver « l’accord » tant attendu.

 

Un texte simplifié

Le samedi 05 décembre, c’est sur le site officiel de la COP21 que les organisateurs ont lancé : « une étape importante est franchie ». En effet, comme prévu, les négociateurs ont remis à Laurent Fabius leur projet d’accord pour la lutte contre le réchauffement climatique rapporte Le Monde. « Un résultat obtenu en dépit des coups de freins donnés par l’Arabie Saoudite et le Venezuela, attachés à la défense de leurs intérêts pétroliers » souligne Les échos. Le texte adopté comporte 48 pages divisées en deux parties : « la partie la plus importante, de 43 pages, correspond globalement au texte mis sur la table vendredi matin, appelé « propositions de compromis » complétée par un document de cinq pages appelé « notes de réflexion » reflétant les débats de vendredi sur ces propositions explique Le Monde. Mais les tâches ne s’arrêteront pas là, en effet, « le texte servira de base aux dernières tractations politiques qui démarreront lundi en vue de l’adoption d’un accord universel historique sur le climat en fin de semaine prochaine » rappelle Le Figaro. D’ailleurs dans une annonce rapportée par Le Monde, Laurence Tubiana, la négociatrice française a souligné : « nous disposons d’une nouvelle base de négociations acceptée par tous, il s’agit d’écrire la suite ». Pour Paris Match il s’agit d’une « Dernière ligne droite à la COP21 », en rappelant que « l’accord doit être remis le 11 décembre à 18h au plus tard ». Depuis dimanche, les ministres ont pris le relais et son entrés en scène pour trouver un « accord contraignant et universel » pour la lutte du réchauffement climatique. Avec un temps limité, Laurent Fabius devra présider tous les jours le « Paris Committee » (Comité de Paris) qui devra « faire le point sur les avancées et le travail restant des négociations » explique le magazine.

 

Les blocages perdurent

« En dépit d’une dernière nuit de travail pour simplifier au maximum ce texte de compromis, de nombreuses options différentes restent matérialisées sous la forme de près de 950 bouts de textes entre crochets » souligne le quotidien de droite Le Figaro. Mais même Laurent Fabius, en est conscient riposte France24 sur son site officiel, il a d’ailleurs annoncé, rappelle-t-il : « il y aura encore beaucoup, beaucoup de travail, à ce stade, le compte n’y est pas ». Mais qu’est ce qui provoque ce blocage ? C’est La croix qui le résume dans un article consacré « aux points d’achoppement de la COP21 ». Premièrement, il y a la fixation des objectifs face à la limitation de la hausse de la température à 2°C. Les pays n’ont toujours pas trouvé un terrain d’entente, entre les pays « pétroliers et charbonniers » qui refusent « la non utilisation des énergies fossiles » et les « Etats insulaires » qui demandent « une limite du réchauffement à 1,5°C » explique le quotidien.  Deuxièmement, « la révision des engagements », bien que 185 pays aient publié leurs contributions nationales, « ces promesses définies librement par chacun sont insuffisantes, même si elles étaient tenues » souligne La Croix en ajoutant que « de plus en plus de pays voudraient une révision à la hausse des engagements, tous les cinq ans ». En tout, « 110 pays soutiennent ce projet » précise Le Figaro. Troisièmement, il y a « la question financière », pour La Croix « ce point est l’un des plus épineux ». D’ailleurs la Fondation Nicolas Hulot a expliqué : « la question des financements fait encore l’objet de 18 points de divergences, selon un décompte de la Fondation Nicolas Hulot ». En 2009, rappelle le quotidien, « les pays riches ont promis de verser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour financer les politiques climatiques des pays en développement ». Mais « les pays industrialisés ne veulent plus être les seuls à payer et demandent une contribution de certains pays en développement (Chine, Corée du Sud…) » ajoute-t-il. Et finalement, « la répartition de l’effort » pour laquelle La croix rappelle : « la convention de 1992 a instauré une division stricte entre pays développés et en développement, seuls les premiers étant tenus d’agir ». C’est « cette ligne que les pays industrialisés voudraient assouplir »  mais « des pays comme l’Inde refusent de l’effacer » conclut le quotidien.

 

Action Day

Samedi a aussi été marqué par l’ouverture de la « journée de l’action » ou « action day » sur le site de Bourget rapporte Le Monde. C’est une occasion pour « les acteurs du privés de présenter leurs solutions face au réchauffement climatique et François Hollande viendra la conclure » explique Philippe Robuchon, envoyé spécial de la RTL au Bourget. Une cinquantaine de personnes ont été ainsi invitées : des maires, des responsables d’ONG, des scientifiques et même des stars hollywoodiennes telles que Leonardo Di Caprio ou encore Sean Penn. Pour cette journée de l’action, « l’accent est mis sur ce qui marche, sur ce qui a été déjà mise en place en matière de transport, d’habitat, de changement des modes de consommation depuis le sommet de Lima l’année dernière » souligne RFI. Après les diverses interventions des invités, « les images envoyées en direct de l’espace en ont été le moment le plus saisissant » soulève Le Monde. En effet, des images délivrées par des astronautes de la Station spatiale internationale montrant les dégâts dans le monde vus d’en haut ont bouleversé plus d’un.