COP21 : quand les discussions s’accélèrent

Il y a deux jours, face à la lenteur des négociations, Laurent Fabius avait mis en garde les négociateurs des 195 pays. Aussitôt, ils passent à la vitesse supérieure et publie les résultats obtenus depuis l’ouverture de la COP21, en parallèle, les maires et des militants d’ONG ont tenu à faire entendre leurs voix.

 

Un nouveau projet d’accord publié

« La course contre la montre continue au Bourget » lance Simon Rozé, envoyé spécial de RFI au Bourget sur le site officiel de la radio. Mercredi soir, Laurent Fabius a « tapé du poing sur la table » face à la lenteur que prenait les discussions. Ainsi, les négociateurs ont opté pour l’accélération dès jeudi et ont pu sortir un nouveau projet d’accord beaucoup plus travaillé que les précédents dans la journée du vendredi. Ainsi, un projet d’accord a été publié le vendredi au matin en « deux versions » précise le site d’information 20minutes : la première comporte 46 pages et résume les options proposées par les pays depuis mardi et la seconde comporte 38 pages illustrant les nouvelles propositions de compromis. Un projet salué par la FNH qui estime que « les négociateurs sont parvenus à un travail de simplification du texte ». En effet, le texte passe « de plus de 1.400 crochets à 750 et de plus de 200 options à une centaine » précise Le Monde. Certains points ont été clarifiés, notamment « l’objectif à long terme de l’accord qui pourrait être scellé à Paris » ajoute le quotidien. D’ailleurs, dans un entretien accordé au quotidien économique Les échos, Laurent Fabius a déclaré : « La discussion est en cours sur le fait de savoir s’il peut y avoir un objectif chiffré pour 2050 ». Mais bien que ce nouveau projet témoigne « une avancée significative » des discussions, il n’est toujours pas satisfaisant. Pour Laurent Fabius, « le compte n’y est pas encore » retient le quotidien de droite Le Figaro de sa conférence de presse du vendredi. En effet, quelques « blocages perdurent sur des questions centrales » souligne Le Monde en particulier sur « la différenciation, l’effort demandé aux pays développés et en développement, et des financements attendus par les pays du Sud pour faire face aux dérèglements climatiques ».

 

Quand les maires optent pour « une pression positive »

Des représentants de 1.000 villes du monde entier étaient réunis vendredi à l’Hôtel de Ville de Paris dans le cadre du sommet des élus locaux pour le climat tenu en marge de la COP21. Le sommet a été présidé par Anne Hidalgo, maire de Paris et Michael Blommberg, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour les villes et les changements climatiques dans le but de rappeler « les rôles des villes et des régions dans le combat climatique » précise France soir. Les échos salue cette initiative et estime que « l’objectif est très ambitieux », en effet les représentants des différentes villes se sont engagés à « réaliser les investissements nécessaires d’ici 2050 pour éradiquer la consommation et la production d’énergies fossiles de leur territoire ». « Les émissions annuelles de gaz à effet de serre des villes devront être réduites de 3,7 gigatonnes d’ici 2030 » ajoute le quotidien. Et Anne Hidalgo a tenu a assuré qu’il ne s’agit pas d’une « simple intention » en déclarant : « Non seulement nous allons nous engager à respecter ce que les Etats, nous l’espérons, signeront, mais nous entendons aller plus loin. Nous savons que nous portons la moitié des solutions ».

 

Des manifestations au Grand Palais

Parallèlement, le Grand Palais à Paris a ouvert ses portes ce vendredi 4 décembre pour l’exposition solutions COP21. Du 4 au 10 décembre, l’exposition va montrer au public « les solutions pour contribuer à lutter contre le dérèglement climatique ». Différents stands sont ainsi proposés pour tester les nouvelles technologies et exposer les solutions des grandes entreprises pour réduire l’émission de carbone. Mais pour « les ONG dont Attac et les Amis de la terre, l’exposition permet surtout aux entreprises de soigner leur image » rapporte Le Monde. Ainsi, des militants d’ONG ont organisé « une fausse visite du salon appelée le « toxic tour » » ajoute RFI. Questionnée par Christine Siebert, l’envoyée spéciale de RFI au Bourget, les militants ont déclaré : « le « toxic tour » vise à dénoncer la grande fête des lobbies, les entreprises viennent s’acheter une bonne conscience verte ». Pourtant toute manifestation est interdite, d’ailleurs Le Parisien rappelle que : « la préfecture de police de Paris avait interdit les manifestations sur les Champs-Elysées et aux abords du Grand Palais, dans le cadre de l’état d’urgence ». Les forces de l’ordre ne manquent pas de temps pour réagir, en effet, les militants ont été rapidement « encerclés » par de nombreux agents en civil et « expulsés » rapporte Le Figaro. Et même « les journalistes présents sur place se sont également fait évacuer sans ménagement » souligne le quotidien. « Les accès à cette exposition ont été temporairement fermés vendredi après-midi après la manifestation » conclut Europe1.