COP21 : Jour 4 : un coup d’accélérateur dans les négociations

A la quatrième journée de la conférence, aucune décision réelle n’a encore été prise, raison pour laquelle, les négociateurs ont décidé de passer à la vitesse supérieure dans les négociations.

 

La frustration augmente

Malgré un début prometteur, les discussions à la conférence internationale sur le changement de climat au Bourget semblent piétiner. « Faut-il s’inquiéter ?» se demande Libération. « Depuis lundi, la frustration est palpable » remarque le quotidien. Une frustration que le quotidien de droite Le Figaro ne manque pas de souligner en rappelant que mercredi soir, Laurent Fabius, le président de cette conférence, avait prévenu ses délégués : « Si on garde le même rythme, je ne vois pas la possibilité d’obtenir un texte bien amélioré samedi ». D’ailleurs, les délégués eux-mêmes sont conscients de cette lenteur précise Libération en rapportant quelques une de leurs déclarations : « il y a des progrès, mais des progrès lents », ou encore « le rythme est trop lent, il y a beaucoup de questions en suspens ». Néanmoins, Ségolène Royal se montre plutôt confiante remarque Le Monde. En effet, rapporte le quotidien, questionnée sur son avis concernant l’évolution des négociations, le ministre de l’écologie a estimé : « On est dans la phase de maturation du texte… Je suis optimiste, car jamais dans une COP précédente, il n’y a eu autant de prise de conscience et d’engagements concrets ».

 

Un texte sans grande évolution

Dans son éditorial, Les échos titre « Les négociateurs tentent de combler leur retard » en rappelant que « le temps presse car le texte doit être impérativement entre les mains de Laurent Fabius au plus tard samedi à midi ». C’est ainsi que jeudi matin, « une nouvelle version du projet d’accord de Paris a été publiée sur le site de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques » rapporte Le Monde. Un texte qui ne semble  pas apporté un grand changement, car il est « passé de 55 à 50 pages » note BBC sur son site officiel. Les échos explique d’ailleurs que « Le document mis sur la table reprend le contenu des discussions menées jusqu’à présent, comportant les options qui ont commencé à être clarifiées sur certains points et celles qui restent ouvertes ». Des points non résolus en quantité importante car « il reste environ 250 options avec plus de 1.400 termes entre crochets qui indiquent la multiplicité des propositions contradictoires » précise Libération.

 

Les causes du blocage

Mais pourquoi les discussions piétinent autant ? Pour Les échos, les négociations traînent car « les principaux obstacles persistent ». Premier obstacle « le mécanisme de révision » rappelle l’hebdomadaire en expliquant que « les pays peinent toujours à s’entendre sur un mécanisme de révision à la hausse de leurs objectifs, probablement tous les cinq ans, pour se rapprocher des 2 degrés de réchauffement visés comme le réclament les pays les plus vulnérables ». En outre, « le financement reste un point d’achoppement pour la signature de l’accord par les pays en développement » ajoute Libération. Le G77 (représentant 133 pays en développement) + Chine estime que la somme de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, promise par les pays du Nord à Copenhague en 2009, n’est pas encore atteinte. Nozipho Mxakato Diseko, l’ambassadrice sud-africaine président du G77 + Chine s’est montré ferme sur le sujet : « Il n’y aura pas d’accord sans financements suffisants » souligne le quotidien. Et il y a certains pays comme le Nicaragua qui « refuse tout compromis et demande même des comptes historiques » continue-t-il.

 

Des sponsors « pas très verts »

On termine cette revue de presse par un point important qui a été soulevé par la presse ce matin : les sponsors de la COP21. Ils se font appeler « les Partenaires officiels Paris 2015 » regroupant plusieurs grosses entreprises  comme EDF, Sanofi, BNP Paribas, Carrefour… Et pourtant, « ils ne sont pas si écolos » que ça riposte L’obs. D’ailleurs, ils ont remporté « le prix Pinocchio » signale Le Monde, en expliquant qu’il s’agit d’un « prix attribué chaque année aux entreprises qui se distinguent par leurs actions de « greenwashing », leur lobbying ou par leur impact négatif sur les communautés locales. Il est organisé par Les Amis de la terre depuis 2008 ». Pour dénoncer cette « hypocrisie », « des artistes ont piraté 600 panneaux publicitaires » rapporte Le Figaro. Un « tour de force effectué par Brandalism », un mouvement britannique qui a mobilisé « plus de 80 artistes de 19 pays » ajoute le quotidien.