COP21 : une première journée prometteuse

A la une des quotidiens nationaux et internationaux de ce matin, l’ouverture officielle de la COP21 hier au Bourget, un événement historique marqué par une participation active des chefs d’Etat dans la lutte contre le réchauffement climatique. 

 

Un sommet historique avec 150 chefs d’Etat présents

La 21ème conférence climatique des Nations Unies a débuté officiellement hier lundi 30 novembre au Bourget, à Paris. Pour le Huffington Post « c’est la plus grande conférence climat, la plus grande concentration de chefs d’Etat réunis par l’ONU hors son Assemblée annuelle, la plus grande réunion diplomatique jamais organisée en France ». En effet la conférence réunit plus de 150 chefs d’Etat et de gouvernement, du jamais-vu, ce qui démontre l’enjeu colossal du réchauffement climatique. Un événement crucial qui nécessite un niveau de sécurité élevé, le magazine Paris Match rappelle ainsi que « la COP21 se tient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu, deux semaines après les attentats ». En tout, 11.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés et 2.800 d’entre eux assureront la sécurité autour du site de la COP21. A l’intérieur du site par contre, ce sont les « casques bleus » qui mènent la patrouille : 106 gardes des Nations Unies renforcés par 292 agents de sécurité privés.

 

Les moments marquants lors de l’ouverture de la COP21

Mais que se passe-t-il réellement durant cette conférence ? Le site officiel de FranceTv a publié des vidéos illustrant les moments marquants de cet événement : « les cinq moments à retenir lors de l’ouverture de la COP21 ». Sur la première vidéo, les chefs d’Etat et gouvernement du monde entier ont observé « un moment de silence pour les victimes des attentats ». La deuxième est consacrée au discours que François Hollande a tenu et durant lequel il a demandé à tous les participants « d’agir au nom de la justice climatique et de la paix ». Sur la troisième vidéo, Ban Ki Moon a lui aussi fait son discours dont une partie en français et a signalé qu’il faut « agir beaucoup plus vite si nous voulons limiter sous le barre des 2 degrés ». La quatrième vidéo est consacrée au discours de Barack Obama dans lequel il appelle les dirigeants du monde «  d’être à la hauteur ». Et finalement, la quatrième vidéo démontre la détermination collective des 150 chefs d’Etat et gouvernement présents pour trouver un accord.

 

Des fractures en vue malgré l’unité

Mais cette conférence va réellement réussir là où les précédents sommets ont échoué ? Le Figaro prévient avec fermeté que « les belles déclarations des 150 chefs d’Etat et de gouvernement ne suffiront pas à garantir le succès des rudes négociations à venir ». Avec ironie, le quotidien de droite lance une remarque sur les discours de chaque chef d’Etat : « des propos plus engagés les uns que les autres qu’on en serait presque à se demander pourquoi l’accord n’est pas déjà signé ! ». Et c’est RFI qui répond à cette question, le site d’information remarque que « malgré une unité affichée, il y a déjà des fractures ». En effet, la conférence ne fait que débuter et on s’aperçoit déjà des divergences de points de vue sur le sujet. Pour François Hollande, l’accord devrait être « différencié, universel et contraignant » rapporte Libération. Par la même occasion, il a pointé du doigt les pays développés et estime qu’ils « doivent assumer leur responsabilité historique, ce sont eux qui ont émis pendant des années le plus de gaz à effet de serre ». Etant du même avis, le représentant du Bengladesh a prévenu que « les pays en voies de développement refusent d’être les sacrifiés de la communauté internationale à Paris » rapporte le site du quotidien gratuit Direct Matin. Et le premier ministre indien Narendra Modi a rajouté : « les pays développés doivent assumer plus de responsabilités et les pays en voie de développement doivent être autorisés à développer ».

 

Les éléments clés de la négociation

« Pékin et Washington sont les deux plus gros pollueurs de la planète et ils en sont conscients » signale l’hebdomadaire belge Le Vif. C’est ce que le président américain a en tout cas affirmé durant son discours et il semble d’ailleurs déterminé à agir. Il a d’ailleurs souligné  : « Nous sommes la première génération à ressentir les effets des changements climatiques et nous sommes peut-être la dernière à pouvoir faire quelque chose contre » rapporte le quotidien suisse Le Temps. Bien que Barack Obama ait opté pour une stratégie à long terme, il ne s’est pas prononcé sur « le caractère contraignant ou non du futur accord » souligne RFI. De leur côté, la Chine et l’Inde refusent de réduire leurs émissions en valeur absolue, ces deux pays estiment que cette réduction pourrait affecter leur développement qui se base sur le charbon rapporte Le Temps. Le premier ministre indien demande ainsi « la suppression des brevets sur le transfert de technologies énergétiques et le versement d’une aide internationale directe pour les dégâts dus au changement climatique ». Mais les Etats ne sont pas les seuls à se mobiliser, le fondateur de Microsoft Bill Gates a lui aussi son mot à dire et propose d’ailleurs un fond d’investissement d’une valeur de deux milliards pour le développement des énergies propres rapporte Euronews sur son site officiel. Pour cela, Gates a réuni 27 investisseurs privés dont Mark Zuckerberg (Facebook), Tata (Tata Group)…