COP21 : un accord reporté malgré la pression

La conférence sur le climat devait se clôturer aujourd’hui le vendredi 11 décembre 2015 par la signature des pays participants d’un accord sur la lutte contre le réchauffement climatique. Mais la veille de cette clôture, le ton montait, la publication de l’accord a été reportée.

 

Jeudi, une nuit bien agitée

Malgré une pression de la présidence française, les négociateurs et les ministres des 195 pays n’ont pas pu trouver des solutions à temps. En effet, selon le calendrier officiel de la COP21, l’accord mondial sur la lutte contre le réchauffement climatique aurait dû être signé aujourd’hui le vendredi 11 décembre 2015. D’ailleurs, les négociateurs ont même passé une nuit blanche le jeudi 10 décembre afin de trouver des compromis sur les points qui freinent les négociations. La nuit a été longue et bien agitée car ces points restants étaient les points les plus sensibles et les plus épineux depuis le début de cette conférence. A 21h, Laurent Fabius déclarait lors d’une séance plénière la publication « d’une nouvelle version du projet ». Le texte, réduit de deux pages par rapport à celui du mercredi, comportait 27 pages dans lesquelles plusieurs options ont été enlevées. Les négociateurs avaient 2h30 pour l’examiner et préparer leurs propositions. Finalement, la réunion n’a été close que le vendredi 11 décembre à 05h45 du matin et l’accord n’était pas prêt. Ainsi, le président de la COP a annoncé que la signature du dit accord a été remportée pour samedi 12 décembre. Même si Laurent Fabius se montrait optimiste en déclarant « les choses vont dans le bon sens », beaucoup craignent la répétition du scénario de la précédente conférence qui s’est produite à Copenhague en 2009.

 

Mais qu’est ce qui bloque autant les négociations ?

Alors que les dirigeants affichaient une unité sans précédente lors de l’ouverture officielle, les lignes rouges qui opposent chacun d’entre eux se dessinaient au fur et à mesure que les discussions avançaient. Les trois grands points restant  non résolus : la différenciation, les financements et l’ambition de l’accord. La différenciation régit les efforts que chaque pays devra fournir dans la lutte contre le réchauffement climatique. La différenciation devrait mentionner le niveau d’effort que chaque pays devra fournir dans la lutte contre le réchauffement climatique selon son niveau d’émissions de gaz à effet de serre et ses capacités. Dans ce combat, les pays pauvres réclament plus de responsabilités de la part des pays développés, alors que ces derniers plaident pour « une notion d’engagement des pays en mesure de le faire ». Pour la question des financements, les pays pauvres exigent que les pays développés s’engagent à tenir leur promesse concernant le versement de 100 milliards de dollars, une promesse qu’ils ont faite en 2009. Et finalement, le dernier point concerne l’ambition de l’accord : le seuil de température de 1,5°C, l’objectif à long terme, mise en place d’un système de révision des engagements. Avec ces points durs, les négociateurs risquent de passer une autre nuit blanche, qui, espérons-le, mènera à la signature d’un accord pour demain matin.