Calais : le démantèlement de la jungle va commencer

Cette opération s’annonce délicate, vu que la jungle de Calais abrite entre 7.000 et 10.000 migrants dont 1.300 sont des mineurs non accompagnés. Malgré la crainte des associations concernant les conditions du démantèlement, ce dernier pourrait avoir lieu avant la fin du mois. D’ailleurs, il va commencer par l’expulsion des échoppes qui a été validée par le Conseil d’Etat le mercredi 12 octobre.

 

Les échoppes de Calais vont fermer

Ils sont en tout soixante-douze à devoir mettre la clef sous la porte. Le Conseil d’Etat a validé le mercredi 12 octobre l’évacuation des petits commerces de la jungle. Dans un communiqué, le Conseil d’Etat présente cette expulsion comme présentant « un caractère d’urgence et d’utilité ». Et pour cause, « ces installations présentent un risque important d’incendie. (…) Les occupants ne disposent d’aucun titre. (…) Certains trafics et la vente d’instruments pouvant servir d’armes ont, en outre, favorisé des tensions et des comportements violents dans la zone ».

La préfecture du Pas-de-Calais peut procéder à l’évacuation « dans un délai de 48 heures » à compter de la notification, selon le Conseil d’Etat. La justice s’est pourtant opposée à une première requête pour la fermeture de ces échoppes. Tout en reconnaissant l’absence d’autorisation administrative et le non-respect des règles sanitaires, le juge du tribunal administratif de Lille a estimé que ces commerces « constituent des lieux de rencontre apaisés entre migrants et bénévoles ».

Une opération délicate

Il faut rappeler qu’il s’agit de reloger entre 7.000 et 10.000 migrants qui vivent dans la jungle de Calais. Alors qu’on entre dans les derniers préparatifs, certains points comme la responsabilité britannique, l’avenir du centre d’accueil et d’accompagnement du Calaisis, le sort des mineurs non accompagnés ou encore l’implication des associations restent à éclaircir.

Les associations ont déjà exposé leur souci concernant ce démantèlement. Pour eux, c’est une action purement « sécuritaire ». « Ce qui se profile, c’est une expulsion rapide et ramassée (…) ça ne peut qu’être brutal » s’inquiète Vincent de Coninck, Chargé de mission du Secours catholique dans le Pas-de-Calais. Pour sa part, Emmaüs France pense « caduc l’espoir d’une opération véritablement humanitaire ». Pour faire taire les critiques, le gouvernement a réaffirmé mardi son objectif d’effectuer un démantèlement « humanitaire » et « en étroite collaboration » avec les associations. Cette opération « tiendra compte de la situation de chacun pour lui proposer une solution de mise à l’abri adaptée et un chemin vers l’asile » a assuré le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.

7.000 nouvelles places ont déjà été trouvées dans des centres d’accueil et d’orientation (CAO). Toutefois, trouver le reste n’est pas une mince à faire vu que la réticence de certaines communes face à l’idée d’accueillir les migrants.

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