Migrants : l’impossible cohabitation à Calais

Plus qu’excédés, les acteurs économiques de Calais ont maintenu leur manifestation ce lundi, malgré les promesses de Bernard CAZENEUVE sur le démantèlement par étapes de la jungle. Ils veulent ainsi exprimer leur désagrégation face aux comportements des migrants que certains décrivent comme étant des « incivilités ». Ils ont également réclamé le démantèlement de la jungle de Calais dans les plus brefs délais.

La ville de Calais, à l'image de la jungle, est au bord de l'explosion. Les acteurs économiques ont manifesté lundi pour un démantèlement sans délai du camp.

Les habitants de Calais ne supportent plus les migrants.

 

Les habitants sont en colère

La Bulgarie a récemment déclaré qu’elle « n’en peut plus de la crise migratoire» et les habitants dans l’agglomération d’ Harmanli dénoncent les comportements des migrants. Même scénario au tristement célèbre Calais où le plus grand camp de la France se situe ; un camp abritant environ 10 000 réfugiés. La visite suivie de promesses effectuée par le ministre de l’Intérieur Bernard CAZENEUVE vendredi dernier n’a pas suffi à calmer les habitants de Calais.

Pour montrer leur contrariété, les habitants ont formé une chaine humaine puis barré l’autoroute A16 pour la journée entière du lundi 05 septembre. Commerçants, employés de port, transporteurs routiers, agriculteurs et bien d’autres corps économiques ont placé leurs véhicules près de la sortie menant vers le tunnel sous la Manche. Ils ont ainsi rendu l’A16 infranchissable. Les représentants de ces manifestants ont été reçus le jour même de cette « opération escargot » à la préfecture de Calais afin de discuter de leur souhait, celui de supprimer la jungle.

Jusqu’à présent, aucun terrain d’entente n’est trouvé. Faire disparaitre la jungle de Calais n’est pas évident et nécessite une stratégie efficace de la part des autorités françaises. Selon les informations sur lemonde.fr, le ministre de l’Intérieur doit attendre l’aval du Conseil d’Etat pour fermer les commerces informels dans la partie nord du camp avant de lancer le démantèlement. En plus, plusieurs centres d’accueil sont nécessaires pour abriter ces 10 000 personnes.

Les migrants s’étouffent

Selon les sources, certains migrants désirent rejoindre l’Angleterre espérant y trouver une condition de vie meilleure. Ils essaient donc de ralentir les camions roulant sur l’A16 et d’y monter afin d’atteindre cet objectif. Cette attitude aurait été l’élément catalyseur de la tension. La circonstance est aggravée bien évidemment par la mésaventure routière subie par 3 journalistes britanniques dans la nuit du jeudi à vendredi dernier. Outre les impacts directs sur la sécurité routière dans la partie concernée, l’existence du camp à Calais aurait également des retentissements économiques. Selon latribune.fr, le camp ternirait également l’image de la ville entraînant ainsi une baisse considérable du chiffre d’affaires local.

Il faut toutefois comprendre que les migrants sont contraints de tenter ces percées vers l’Angleterre pour ne pas subir des conditions humanitaires déplorables à Calais. L’espace alloué au camp reste effectivement le même alors que le nombre de réfugiés ne cesse d’augmenter, ils sont donc obligés de vivre très à l’étroit dans leurs tentes. Quant aux produits de nécessité (nourriture, vêtement, etc.),  plusieurs heures d’attente sont à compter avant de les obtenir vu la longueur de la file. A cela s’ajoute également la pénurie qui menace l’ensemble du camp car les dons permettant aux associations d’assister ces migrants ont considérablement baissé cette année.

La finalité de cette situation dépend en grande partie du centre d’accueil à Paris. Or, l’ouverture de ce dernier qui est prévue pour la fin septembre est reportée en mi-octobre.