Crise des migrants et accord de Paris au cœur de l’actualité

Alors que l’ouverture d’un premier camp humanitaire pour migrants est prévue fin septembre, la situation n’est plus tenable à Calais. La jungle a franchi le seuil des 10 000 migrants, ce qui augmente les risques de rixes à l’intérieur comme à l’extérieur du camp. Les agriculteurs et les routiers sont exaspérés. Autre information marquante de la semaine dernière, la Chine a été suivie de près par les Etats-Unis dans la ratification de l’accord de Paris sur le climat.

10 000 migrants dans la jungle de Calais

Le seuil des 10 000 personnes est franchi dans la Jungle de Calais. Le Figaro met l’accent sur l’ampleur de la situation et l’ambiguïté des solutions. Si les associations humanitaires évoquaient 9000 migrants, les forces de l’ordre estiment qu’il y en a plus. Effectivement, le syndicat de police Alliance avait affirmé il y a une semaine : « le nombre de migrants dans la jungle de Calais devrait atteindre les 10 000 d’ici à début septembre ». « Il y aura bientôt tellement de gens dans la jungle que chaque jour qui passe rend plus périlleuse une évacuation en masse », avait alerté Jean-Claude Delage, secrétaire général d’Alliance.

Face à cette explosion du nombre de migrants, et par conséquent celle des risques de violences et d’insécurité, l’express attire l’attention des lecteurs sur les conditions des mineurs isolés dans les camps. Fin août, ils représentaient presque 10 % de la population de migrants de la jungle, selon le quotidien. « La situation est inquiétante et les besoins de prise en charge d’urgence et pérenne sont immenses », a déclaré l’ONG France terre d’asile.

Vendredi dernier à Calais, le ministre de l’Intérieur était très attendu pour une rencontre avec la maire et les acteurs économiques dont les activités sont perturbées par la crise migratoire. France info évoque les pressions qui pèsent sur l’Etat concernant le démantèlement des camps : « une double opération escargot est prévue lundi pour réclamer le démantèlement de la jungle, accusée de poser des problèmes de sécurité et de fragiliser l’économie de la région, malgré les records du trafic transmanche ». Le point reste sur ce ton en mettant en avant la contestation de Natacha Bouchart. Cette dernière « s’est montrée très critique vendredi sur l’annonce par Bernard Cazeneuve du démantèlement par étapes de la partie nord de la jungle de Calais, réclamant au contraire une action immédiate », rapporte le site.

Adoptant une approche plus juridique, L’Humanité propose des solutions au problème. Le droit de ceux qui fuient la guerre est reconnu au plan international et doit être respecté.  « Il ne sert à rien que les deux ministres de l’Intérieur anglais et français déplorent, dans un communiqué commun, la situation humanitaire à Calais qui les affecte profondément tout en maintenant une politique qui est à l’origine de cette situation inacceptable et ubuesque. Cela vaut à notre pays une condamnation générale des instances internationales de défense des droits de l’homme, des réfugiés et des grandes ONG (…) c’est à notre gouvernement, contre compensation financière, d’assurer le refoulement des personnes voulant traverser la Manche ». Selon le site d’information, il s’agirait de renégocier les accords du Touquet, signés en 2003 par la France et l’Angleterre. « le gouvernement français ne peut continuer à tergiverser constamment sur cette question et doit s’en expliquer devant les députés, le parlement anglais venant d’en débattre », explique-t-il. Mais il y a plus urgent, « dans l’immédiat, les autorités anglaises doivent respecter les conventions internationales qu’elles ont signées, accueillir les mineurs qui ont de la famille sur son territoire et donner la possibilité aux migrants de déposer des demandes d’asile comme réfugiés politiques. Enfin devrait s’engager un processus de répartition des migrants dans des centres humanitaires pris en charge par l’État, respectant les normes du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés ».

Ratification de l’accord de Paris

France 24 argumente sur l’identité de la Chine et des Etats-Unis et l’importance de cette ratification. « La Chine et les Etats-Unis, principaux pollueurs de la planète, ont ratifié samedi 3 septembre l’accord de Paris sur le climat conclu à l’issue de la COP21. (…) Avec la ratification par la Chine et les États-Unis, une énorme partie du chemin est accomplie : les deux principales économies du globe sont responsables, à elles deux, de plus de 40 % des émissions planétaires. Le géant asiatique, qui tire encore plus de 70 % de son électricité du charbon, produit environ 24 % des émissions mondiales de CO2 », explique-t-elle.

Plus pédagogue, La Croix revient sur les conditions et étapes qui mèneront vers l’entrée en vigueur de cet accord. Le quotidien pose la question : « Adoption, signature, ratification : quelles sont les différentes étapes de la « vie » de l’accord de Paris sur le climat ? » La Croix rappelle ainsi que 26 pays ont déjà ratifié l’accord, mais que ce dernier « ne pourra entrer en vigueur en 2020 que si 55 pays, représentant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre l’ont ratifié ». Avec les 26 pays, on en est à 39 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Que ce soit sur la question des migrants ou de l’accord de Paris, la position de l’Union européenne fait débat. Les pays membres de cette dernière n’affichent pas assez de volonté, ni dans la ratification de l’accord de Paris, ni dans le plan de relocalisation des migrants.