Berlin peine à gérer l’afflux de migrants

Depuis le début de cette crise migratoire, Merkel a toujours démontré que son pays est le plus grand fervent défenseur des migrants en Europe. Actuellement, alors que la crise persiste, Berlin semble de plus en plus dépassé par l’afflux malgré sa bonne volonté. 

 

Allemagne : disparition de 130.000 migrants enregistrés

Durant l’année 2015, l’Allemagne a enregistré plus d’un million de demandes d’asile contre 200.000 en 2014, soit cinq fois plus. Une grande majorité d’entre eux, soit 428.468 sont des syriens, les 154.046 viennent de l’Afghanistan, 121.662 de l’Irak, 69.426 de l’Albanie et 33.049 de Kosovo.

Mais dans la journée du vendredi 26 février dernier, le gouvernement allemand a annoncé une nouvelle inquiétante. En effet, il a officiellement déclaré la disparition de 130.000 d’entre eux. D’après les autorités, ces migrants portés disparus ont été bien enregistrés sur le territoire allemand mais n’ont pas rejoint les différents centres d’accueil où ils devaient se rendre.

Questionné sur ces disparitions, le gouvernement allemand a préféré avancer des spéculations : « Les causes possibles pourraient être, par exemple, un retour dans le pays d’origine, la poursuite d’un voyage vers un autre pays ou bien une plongée dans l’illégalité » a-t-il déclaré devant ses parlementaires.

Ce qui est sure, c’est que l’Allemagne ignore complètement où sont passés ces 130.000 migrants. Une situation qui démontre, une fois de plus, à quel point la gestion de cette crise échappe toujours aux pays européens. Quoi qu’il en soit, Berlin a fait savoir qu’une loi visant à endiguer ce phénomène (disparitions) a été votée par son parlement le jeudi 25 février dernier. Cette loi prévoit que tous les migrants qui ne se présentent pas dans les centres auxquels ils doivent se rendre, seront privés de toutes les aides sociales.

 

Comprendre le retour volontaire des migrants

Depuis 2010, l’expulsion des migrants en situation irrégulière sur le territoire européen est régie par la « directive retour ».  Cette option favorise les retours volontaires qui sont considérés comme étant beaucoup plus humains et moins chers pour les pays européens. Par contre, jusqu’à présent, les données concernant ces retours ne sont pas à jour. De plus, les migrants qui quittent leur pays d’accueil par leur propre moyen ne seront, automatiquement, pas enregistrés par le système Eurodac (une base de données qui enregistre toutes les entrées sur le territoire européen).

Ceci pourrait donc expliquer une partie de ces disparitions en Allemagne. En tout cas, dans la journée du mercredi 24 février dernier, un groupe de 135 afghans, dont 107 hommes, 18 femmes et 10 enfants, ont décidé de quitter l’Allemagne « de leur plein gré » pour rejoindre leur pays. Ces migrants ont accepté le programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration proposé par l’Organisation Internationale pour les Migrations.

Selon Argentina Szabados, le chef de mission de l’OIM en Allemagne : « Ceux qui rentrent en Afghanistan invoquent d’abord le manque de perspectives qu’ils entrevoient à long terme en Allemagne et cela comprend les possibilités limitées de faire venir leurs proches ».

En tout cas, qu’il y ait des disparitions ou des retours volontaires, Berlin semble déterminé à s’ouvrir aux réfugiés. D’ici 2020, le pays s’attend à en recevoir près de 3,6 millions soit 500.000 entrées par an. Une décision qui est loin d’être partagée par les autres pays, notamment ceux des Balkans.