Disparitions : Amnesty dénonce les autorités mexicaines

Mexique figure parmi les pays qui enregistrent chaque année un nombre élevé de disparitions. Face à l’inertie des autorités mexicaines, Amnesty sonne l’alarme avec son nouveau rapport.

 

Inertie des autorités

Ce jeudi 14 janvier 2016, Amnesty International a publié un rapport intitulé « Treated with indolence : the state’s response to disappearances in Mexico » pour dénoncer l’incompétence et la négligence des autorités mexicaines face aux vagues de disparitions qui déferlent le pays.

En effet, il est rare que l’Etat mène de vraies investigations concernant les cas de disparitions. Et pourtant, la majorité des personnes disparues ont été arrêtées ou détenues, juste avant leur disparition, par l’armée ou par la police. En général, les autorités accusent les victimes de faire partie des réseaux de trafiquants de drogue et lient ainsi leurs disparitions à la rivalité des différents gangs. Malheureusement, ces détentions et arrestations n’ont pas fait l’objet de rapport suffisamment détaillé pour confirmer ou non cette piste.

Ainsi, le rapport révèle les principaux freins au déroulement des enquêtes : premièrement, le manque de financement, ensuite l’incapacité professionnelle des autorités à mener de vraies investigations (plusieurs étapes sont souvent omises durant les enquêtes) et finalement, le pouvoir qu’exerce le Cartel dans plusieurs secteurs du pays.

Pour avoir des réponses, les familles des disparus doivent donc mener les enquêtes par leurs propres moyens. Beaucoup d’entre eux n’hésitent pas à parcourir tout le pays, dans le but de trouver des indices, d’autres font appel aux détectives privés.

 

Disparitions : une vraie plaie au Mexique

Amnesty le souligne bien dans son rapport : « Les disparitions sont devenues tellement courantes au Mexique qu’elles font presque partie de la vie normale ». Le pays enregistre actuellement plus de 27.000 cas de disparitions majoritairement « forcées« .

Le plus médiatisé est celui des 43 étudiants qui ont disparu en septembre 2014. Ces étudiants ont été aperçus pour la dernière fois lors d’une altercation avec la police à Iguala, dans l’Etat de Guerrero, dans le sud du pays. Selon des témoins, plusieurs manifestants ont été embarqués dans des voitures de police, depuis, plus aucune nouvelle. L’enquête officielle conclue que les élèves ont été remis à un gang criminel par des policiers principaux. Selon le rapport, c’était la seule piste exploitée par les autorités, de plus l’enquête menée était « médiocre » : aucune mesure sérieuse n’a été prise pour protéger les scènes de crime et diverses preuves comme (l’ADN ou empreintes digitales) n’ont pas été prises en compte.

En outre, le document rapporte aussi le cas de disparition dans le Chihuahua, situant au nord du pays où près de 1.700 personnes et qu’aucune enquête n’a été ouverte.