Corruption : un frein pour les pays émergents

Comme chaque année, l’ONG Transparency International (TI) vient de publier un classement concernant la perception de la corruption dans le monde. Le constat est sans appel, la corruption continue d’affecter plusieurs pays et particulièrement les pays émergents.

 

L’indice de perception de la corruption 2015

Dans son vingtième rapport annuel, l’ONG allemande Transparency International  dresse la liste des 168 pays allant du plus corrompu au plus vertueux.

Comme chaque année, l’ONG publie un indice de perception de la corruption (IPC) qui évalue le degré de corruption dans le secteur public des différents pays du monde en les notant sur une échelle de 0 à 100 (0 fortement corrompu et 100 fortement intègre).

Pour établir ce classement, Transparency International a rassemblé des données et points de vue de plusieurs experts provenant de 12 organismes internationaux dont la Banque Africaine de développement, la Banque mondiale, le Forum économique mondial ou encore la fondation allemande Bertelsmann.

Globalement, des progrès ont été enregistrés durant l’année 2015 même si un bon nombre de pays, soit deux tiers des 168 pays évalués, ont obtenu une note inférieure à 50.

Dans les pays très peu corrompus, l’ONG remarque une grande liberté de la presse, une forte implication des responsables publics, une transparence sur les comptes publics et l’indépendance des institutions judiciaires.

Et inversement, dans les pays fortement corrompus, les responsables publics ne sont pas suffisamment impliqués, les institutions publiques (police et justice) manquent d’indépendance, les guerres et les conflits font rage, et la liberté de la presse est piétinée.

 

Les bons… et les mauvais

Parmi les pays les plus vertueux, on retrouve à la première place, pour la deuxième fois consécutive : le Danemark avec une note de 91 sur 100. A la deuxième position, la Finlande le suit de très près avec une note de 90/100 et la Suède termine le trio de tête avec un score de 89/100.

En revanche, la Corée du Nord et la Somalie sont en queue de peloton avec 8 points. Ils sont ainsi devancés par le Soudan (15 points -165ème), l’Afghanistan (11 points – 166ème) ou encore la Syrie (18 points – 154ème).

Du côté africain, seuls six parmi les 25 pays africains évalués ont obtenu une note supérieure à 50 dont le Botswana avec 63 points, se plaçant ainsi à la 28ème place.

Le complétant dans le top 10 africain : le Cap Vert (40ème), les Seychelles (40ème), le Rwanda (44ème), l’Ile Maurice (45ème), la Namibie (45ème), le Ghana (56ème), le Lesotho (61ème), le Sénégal (61ème) et l’Afrique du Sud (61ème).

En outre, le progrès effectué par certains pays comme la Mongolie et le Guatemala a aussi été vivement salué par l’ONG allemande.

Mais à côté de ces progrès, plusieurs pays ont connu de forte baisse comme la Libye, l’Espagne, la Turquie, la Grèce, le Royaume Uni mais aussi et particulièrement le Brésil.

 

La forte baisse du Brésil

Dans ce rapport, le Brésil a été particulièrement critiqué par l’ONG Transparency International. Et pour cause, « le pays a enregistré la plus forte baisse ». En effet, le rapport révèle que durant l’année 2015, le Brésil a chuté de cinq points et a perdu 7 places. Actuellement, il est à la 76ème place sur les 168 pays évalués.

L’affaire concernant le géant pétrolier Petrobras figure parmi les causes principales de cette chute. En 2015, l’entreprise publique a été accusée d’avoir « versé des pots de vins » à une vingtaine de personnalités politiques pendant plusieurs années.

Ainsi, près de 10 milliards de reais soit 2,5 milliards d’euros ont été détournés par l’entreprise causant une perte de 2,5 points de PIB ainsi que la perte de plusieurs milliers d’emplois dans tout le pays.

Néanmoins, les procès judiciaires concernant cette affaire ont déjà débuté dans le pays. Ce sera certainement le meilleur moyen pour faire avancer la lutte contre la corruption au Brésil estime Amnesty International.