Burundi : de nouveaux scandales éclatent

Plongé dans une crise politique sanglante, Burundi s’enfonce de plus en plus dans le chaos. Et les événements récents : nouvelles preuves concernant les charniers et l’arrestation de deux journalistes du quotidien « Le Monde » ne font que le confirmer.

 

Amnesty : en quête des charniers

Burundi est plongé dans une crise extrêmement violente depuis la réélection contestée du président Pierre Nkurunziza en mois d’Avril de l’année dernière.

Le vendredi 15 janvier 2016, l’ONU a publié un rapport dénonçant les abus et les répressions commises par les forces de sécurité au Burundi. En effet, les forces du régime étaient accusées d’assassinats, d’arrestations abusives et surtout de viols collectifs.

En outre, le rapport a révélé l’existence probable de charniers. En effet, il a rapporté les témoignages de plusieurs personnes qui ont confirmé l’existence d’au moins cent corps enterrés, par les forces du régime, dans des fosses communes durant les affrontements du 11 décembre 2015.

Si les Nations Unies ont exigé l’ouverture d’une enquête pour lever le doute sur ces charniers, c’est l’Amnesty International qui en apporte finalement les preuves le jeudi 28 janvier 2016.

En se basant sur des témoignages, des images provenant des satellites et des captures vidéos, l’ONG affirme l’existence de cinq fosses communes dans la région de Buringa, qui se situe à 12km au nord de Bujumbura, cinq dans la région de Mpanda et quatre autres à Kanyosha. Quant à Zeid Ra’ad Al Hussein, le Haut-Commissaire des Nations Unies, il fait état de neuf fosses dans la ville de Bujumbura et ses environs.

Face à ces nouvelles preuves, Amnesty lance un appel auprès des autorités burundaises à ce que ces endroits soient considérés comme étant des « scènes de crime » et devront donc être laissés intacts.

 

Deux journalistes ont été arrêtés

En outre, les forces de sécurité burundaises continuent à effectuer des arrestations. Le jeudi 28 janvier, 17 personnes ont été arrêtées dans les quartiers de Nyakabiga et Jabe dont deux sont des journalistes du quotidien « Le Monde ».

En effet, vers 16h30, la police a annoncé l’arrestation de Jean-Philippe Rémy, 49 ans, journaliste français et Philip Edward Moore, 34 ans, photographe-journaliste de nationalité britannique. Tous les deux étaient des envoyés spéciaux du quotidien « Le Monde ».

Selon les autorités burundaises, ces journalistes étaient en compagnie de « criminels armés ». D’ailleurs, elles confirment la saisie de plusieurs armes (pistolet, kalachnikov) durant cette opération.

De son côté, Le Monde rappelle qu’en tant que journaliste, ils ne faisaient que « leur métier » en allant à la rencontre de toutes les personnes qui peuvent être concernées par la crise actuelle au Burundi.

Ainsi, le quotidien réclame la libération immédiate de ces deux journalistes. Une demande qui a été réitérée ce vendredi 29 janvier par Manuel Valls.