Burundi : au bord de l’effondrement

Depuis la réélection du président Pierre Nkurunziza, la violence au Burundi n’a cessé de s’intensifier. Face à la détresse de la population, l’ONU tire la sonnette l’alarme.

 

Une situation meurtrière

Depuis le mois d’Avril, Burundi s’est sombré dans une grave crise politique sans fin. En effet, l’annonce de Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat a suscité une vague de contestation. Pour les opposants, il s’agissait d’une violation de la constitution qui ne permettait que deux mandats pour chaque président.

Ces contestations se transforment rapidement en violences à partir du 21 juillet 2015, jour de la réélection officielle du président. Depuis, on dénombre plus de 400 morts et près de 280.000 déplacés à travers le pays.

Le 10 novembre 2015, l’ONU a déjà sonné l’alarme  sur un possible « génocide » suite à l’augmentation des assassinats et des arrestations abusives à travers le pays.

En comparant la situation actuelle du Burundi à celle du Rwanda en 1994, l’ONU a clairement souligné « ne pas être suffisamment prêtes à agir » face à une éventuelle guerre civile ou un génocide.

 

L’ONU sonne à nouveau l’alarme

Ce vendredi 15 janvier 2016, Zeid Ra’ad Al Hussein, le Haut-Commissaire des Nations unies, a dénoncé les abus et les répressions commises par les forces de sécurité en Burundi.

Ainsi, il dénonce des violences sexuelles, des massacres pour des raisons d’ethnique, des tortures et des disparitions forcées. En tout, « 13 cas de violence sexuelle contre des femmes ont été signalés » dans plusieurs quartiers jugés favorables aux opposants. Toutes les victimes ont avancé le même scénario : « les forces de sécurité seraient entrées dans la maison des victimes, auraient séparé les femmes des autres membres de la famille et les auraient violées, leur faisant subir dans certains cas, des viols collectifs » explique-t-il.

En outre, Zeid Ra’ad Al Hussein partage ses soupçons quant à l’existence de charniers dans le village de Bujumbura et dans ses environs. Selon les témoignages recueillis auprès de quelques villageois, au moins cent personnes (victimes des affrontements du 11 décembre 2015 lors des attaques de trois camps militaires) sont enterrées dans ces charnières. Le haut-commissaire réclame l’ouverture d’une enquête afin d’apporter plus de réponses.

Face à cette recrudescence des violences, M.Zeid redoute « l’effondrement imminent de l’ordre public ».