Le Népal, neuf mois après le drame

En avril et mai 2015, le Népal a été ravagé par deux violents séismes. Neuf mois après, la reconstruction piétine et l’instabilité politique n’a fait qu’aggraver la situation.

 

2015 : deux violents séismes ravagent le Népal

En 2015, le Népal, qui figure parmi les pays les plus pauvres du monde avec près de 730 dollars de revenu annuel par habitant, a été frappé par deux puissants séismes.

Le premier a eu lieu le 25 Avril : ce jour-là, la grande faille qui se situe sous la ville de Katmandou a rompu, provoquant un séisme de magnitude  7,8. La rupture a débuté au nord-ouest de la ville et s’est rapidement propagée à environ 140 km vers l’est. Le séisme a provoqué des dégâts catastrophiques, sur le plan humain : on recense près de 8.000 morts et 16.000 blessés ; sur le plan matériel : l’ONU a recensé (le 02 mai) près de 160.786 habitations complètement détruites  dont 24.000 écoles et 143.673 partiellement. En tout, le coût total des dégâts est estimé à 415 millions de dollars ou 370 millions d’euros.

Le second survient deux semaines après, le 12 mai, de magnitude 7,3 un autre séisme a frappé le nord-est du pays, près de la frontière avec la Chine. Une centaine de personnes ont perdu la vie et près de 1.117 autres ont été gravement blessés.

La reconstruction piétine

Neuf mois après le drame, la situation reste catastrophique dans les régions les plus affectées par ces deux séismes. Selon les données du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, plus de 200.000 familles vivent toujours dans des camps d’accueil et plus de 400.000 personnes ont un besoin urgent d’habitation et d’équipements. De plus, l’Unicef estime que la pénurie de médicaments et la malnutrition menacent la vie de plus de deux millions d’enfants, âgés moins de cinq ans.

En outre, la crise politique suite aux manifestations lors de l’adoption de la nouvelle constitution en septembre 2005 n’a fait qu’aggraver la situation. En effet, l’entrée des marchandises en provenance de l’Inde par le biais de Birganj a été bloquée par les ethnies madhesie et tharue. Ainsi, le prix de l’essence a triplé tout comme celui du gaz et  le prix du ciment a augmenté de 30% son prix normal.

Actuellement, pour une construction en pierre, il faut un budget aux alentours de 10.500 euros, près de quinze fois le revenu annuel moyen dans le pays. Les habitants réclament alors une aide de la part du gouvernement avant de pouvoir reconstruire en dur. En attendant, ils ont dressé des maisons de fortune couverts de tôles ou de bâches.

Le gouvernement s’est d’ailleurs engagé à apporter son soutien à la reconstruction des habitations des 500.000 familles reconnues comme sinistrées. Ainsi, il a promit de distribuer les 3,9 milliards d’euros (promis par la communauté internationale en juin 2015) soit 2.000 euros par famille.

 

Une nouvelle menace de séisme

Alors que les habitants du Népal peinent encore à se relever après ces deux séismes, les prévisions publiées par des sismologues (américains, britanniques et français) sont loin d’être réjouissantes.

Dans un rapport d’étude publié le lundi 11 janvier 2016, ils ont conclu qu’un autre puissant séisme devrait frapper le pays, plus précisément Katmandou, la capitale dans les années à venir.

Selon ces chercheurs, la moitié supérieure de la grande faille, qui est restée intacte, pourrait rompre complètement à cause de la forte pression qu’elle subit. En effet, explique le rapport, plus la plaque tectonique indienne se déplace en s’enfonçant dans la plaque eurasienne, plus le risque de rupture sera imminent. De plus, à cause de la courte distance (11 km) de la faille par rapport à la surface de la terre, les conséquences de cette rupture pourraient être vraiment importantes.

Même si de nos jours, il est encore impossible de prédire avec précision l’arrivée d’un tremblement de terre, il est tout de même important de faire en sorte que les habitants des pays à grand risque sismique puissent s’y préparer.