Le démantèlement de la jungle de Calais commence lundi

Une opération de grande envergure, et donc à haut risque, s’annonce le lundi 24 octobre en France. Les premiers départs de bus depuis la jungle de Calais sont prévus à 8 heures. Mais alors que le démantèlement est imminent, les inquiétudes s’installent autour de son déroulement et sa suite.

 

Le démantèlement commence

C’est l’équivalent d’une ville que l’Etat commence à évacuer à Calais. Plus de 2.400 migrants sont censés partir lundi. Les premiers bus partiront dès 8 heures. Au total, une soixantaine de véhicules seront nécessaires pour ce premier jour. L’ensemble du démantèlement ne devrait pas dépasser une semaine.

Un hangar de 3.000 mètres carrés a été loué pour organiser cette opération. « Les migrants seront séparés en quatre files : les hommes seuls majeurs, les mineurs isolés, les familles et les personnes vulnérables », explique la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio. Les quelque 6486 migrants de la jungle seront répartis dans 454 centres d’accueil à travers la France. Le démantèlement mobilisera 1250 policiers et gendarmes.

Inquiétudes autour du démantèlement

Cette opération à haut risque suscite des craintes. En premier lieu concernant le déroulement, les risques de bousculade sont importants. Mais Didier Leshi, Directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), se veut rassurant. Les bus utilisés sont géolocalisés de façon à suivre leur progression. « L’idée est d’avoir au départ le maximum de fluidité pour éviter tout effet de bousculade susceptible de venir de ceux qui auraient peur de ne pas pouvoir partir », a-t-il confié au Figaro. L’inquiétude gagne aussi la Belgique qui se prépare déjà à un éventuel afflux de migrants. Outre les effectifs déjà postés dans les villages frontaliers avec l’Hexagone, Bruxelles a déployé une cinquantaine de policiers samedi, auxquels s’ajouteront 120 autres lundi.

Le sort des 1.300 mineurs a également été au centre des préoccupations ces dernières semaines avant le démantèlement. L’UNICEF a encore rappelé mercredi dernier la nécessité de prendre des mesures pour protéger ces mineurs avant que le démantèlement n’ait lieu. Garantir un accompagnement des mineurs isolés, réunir les familles et assurer un travail d’explication, ce sont les requêtes de l’UNICEF. L’agence de l’ONU recommande aussi de désigner « une personnalité qualifiée et indépendante » pour suivre la mise en œuvre des mesures. Enfin, il propose de se préparer à de nouvelles arrivées de migrants à Calais.

Le parcours que suivront les migrants après le démantèlement reste également incertain. Lors des précédentes évacuations à travers la France, beaucoup de migrants ont préféré revenir dans les camps sauvages après seulement quelques jours.   

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