Afrique : hausse de 36 % de la pollution atmosphérique en 25 ans

L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) fait état de la montée dangereuse de la pollution atmosphérique en Afrique. Les résultats d’étude sont flagrants : la pollution de l’air tue beaucoup plus que la malnutrition infantile.

 

Pollution de l’air ambiant

La pollution atmosphérique représente d’un côté celle de l’air ambiant et d’un autre côté, celle de l’air intérieur. En Afrique, la pollution de l’air ambiant est favorisée par une urbanisation accrue sur le continent. À cela s’ajoutent les usines, installées en pleine ville, dont les fumées sont dispersées aux environnements alentours. La combustion des déchets, l’afflux du trafic et l’utilisation de véhicules sans pots d’échappement sont aussi autant de facteurs qui polluent l’air dans les villes. Les habitations des zones urbaines, spécialement des bidonvilles sont les plus touchées. L’usage du charbon ou du bois de chauffage à l’intérieur de la maison et le recours à des poêles déficients pour la cuisine aggravent les choses.

En 1990, la pollution de l’air ambiant a provoqué la mort prématurée de 180 000 personnes contre 246 000 décès en 2013. Soit une hausse de 36%. La mauvaise qualité de l’air intérieur quant à elle a fait 466 000 morts en 2013. 77 600 décès ont été enregistrés en Éthiopie cette même année. C’est un des pays les plus touchés par le phénomène, accompagnés de l’Egypte et du Nigéria. L’étude effectuée par l’OCDE a permis de connaître l’estimation du coût économique des décès prématurés par la pollution de l’air ambiant à 215 milliards de dollars.

Maladies provoquées par la pollution atmosphérique

L’air pollué contient des gaz et particules toxiques pour l’homme.Ces composants dont l’ozone, le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre et les particules fines, altèrent la pureté de l’air. Ainsi, l’exposition à un air pollué produit des effets à court et à long terme sur la santé de la personne. L’OMS a constaté que les enfants, les personnes âgées et les individus déjà malades sont les plus sensibles et vulnérables à la pollution atmosphérique.

Les maladies respiratoires sont les plus répandues. Elles varient de la pneumonie au cancer du poumon en passant parla rhinite. En outre, 10 à 35% de cas d’asthme sont dus à la pollution de l’air. Des maladies cardio-vasculaires, comme un infarctus du myocarde, un AVC ou une angine de poitrine, peuvent aussi apparaître. Celles-ci touchent particulièrement les individus qui sont exposés longtemps aux particules néfastes dans l’air. Sur le plan sanitaire, les préjudices causés par la pollution atmosphérique en Afrique sont presque aussi importants que ceux provoqués par la malnutrition infantile. Ce problème de déficit alimentaire qui a fait 275 000 victimes et le manque d’accès à l’eau potable qui a entraîné la mort de 542 000 personnes font même moins de décès que la pollution de l’air qui a coûté la vie à 712 000 personnes au total en 2013.