Pollution de l’air : 4ème cause de décès prématuré dans le monde

Un bilan inquiétant vient d’être dressé par la Banque Mondiale sur les impacts néfastes de la pollution de l’air.  Un décès sur dix est provoqué par les effets de la mauvaise qualité atmosphérique. Un fléau sanitaire à l’origine de nombreuses maladies dont celles neurodégénératives selon de nouvelles études.

 

La Banque Mondiale tire la sonnette d’alarme

Accidents cardiaques, cancers du poumon, bronchites chroniques, insuffisances pulmonaires… les maladies provoquées par la mauvaise qualité de l’air sont à l’origine de 2,9 millions de décès en 2013 d’après le rapport de la Banque Mondiale publié le jeudi 8 septembre 2016 et réalisé en partenariat avec l’Institute for Health Metrics and Evaluation. Les chiffres montent jusqu’à 5,5 millions de décès si on prend en compte la pollution provoquée par l’usage de combustibles solides au sein des foyers. L’institution internationale déclare que « le coût économique de la mortalité prématurée lié à ce fléau appelle à agir vite ». Les pertes annuelles en revenus de travail sont effectivement colossales et s’élèvent à 225 milliards de dollars soit une hausse de 40% depuis 1990.

La pollution de l’air touche particulièrement les pays en développement. En Asie du Sud-est par exemple, les pertes en revenus de travail représentent 0,83% du PIB. En Afrique subsaharienne, elles constituent 0,61% du PIB. Dans les pays développés, le bilan est moins lourd même s’il reste inquiétant. En Amérique du Nord, les pertes représentent l’équivalent de 0,11 du PIB et 0,13 pour l’Europe.

La pollution de l’air : probable cause de maladies neurodégénératives ?

Laura Tuck, la vice-présidente de la Banque mondiale pour le développement durable a déclaré que « la pollution atmosphérique a pour conséquences de menacer le bien-être des populations, de porter atteinte au capital naturel et matériel et de limiter la croissance économique ». De nouvelles recherches viennent même de dévoiler qu’elle pourrait potentiellement être la cause de maladies neurodégénératives dont la plus connue est la maladie d’Alzheimer.

Menée par des scientifiques britanniques, cette étude a révélé que les nanoparticules de magnétite planant dans l’air peuvent s’incruster dans le cerveau et être à l’origine de certaines pathologies. On sait déjà que ces particules fines affectent les systèmes cardiovasculaires et respiratoires. Mais en entrant dans l’organisme par le nez, elles peuvent atteindre le cortex frontal via le nerf olfactif. Cette magnétite provoque une réaction d’oxydation dans le cerveau engendrant la maladie d’Alzheimer. Pour l’instant, cette information est à prendre sur des pincettes car « il est trop tôt pour établir un lien de cause à effet entre cette potentielle source externe de magnétite issue de la pollution de l’air et la maladie d’Alzheimer » déclare le Dr Valérie Lecureur de l’Institut de Recherche en Santé, Environnement et Travail de Rennes (Inserm).