Démantèlement de la jungle de Calais : qu’adviendra-t-il des mineurs isolés ?

Le démantèlement de la jungle de Calais est programmé pour lundi prochain, selon une note du ministère de l’Intérieur aux directions zonales des CRS. Cette date pourrait toutefois être reportée, vu les incertitudes concernant le sort des mineurs non accompagnés. Si Londres a promis d’en accueillir, elle n’a pas précisé le nombre. 

 

1.300 mineurs non accompagné à Calais

Alors que la population de la jungle de Calais a diminué à moins de 5.700, selon la préfecture Pas-De-Calais, le nombre de mineurs a explosé. Mercredi, France Terre d’asile annonce que parmi les 1.300 mineurs isolés qui vivent dans la jungle alors qu’ils n’étaient que 861 lors d’un recensement effectué par l’association fin août. Environ 500 d’entre eux auraient de la famille en Grande-Bretagne. 95 % de ces mineurs qui vivent à Calais désirent donc traverser la frontière, selon le directeur général de France terre d’asile.

Suite à la demande du ministre français de l’Intérieur à la Grande-Bretagne d’assumer son devoir moral, le ministre britannique de l’Intérieur déclaré qu’ils accueilleront « tous les mineurs isolés du camp de migrants de Calais qui ont un lien familial au Royaume-Uni ». Ils n’ont toutefois accepté que 72 dossiers jusqu’à présent. Londres tient également les autorités françaises comme premières responsables, vu que « le gouvernement britannique n’a aucune autorité en France ».

Un référé contre le démantèlement

En signe d’opposition à cette situation incertaine des mineurs non accompagnés de Calais, les associations ont mis à exécution leur menace de recourir à la justice. Le soir de la validation de l’évacuation des commerces, onze associations ont saisi en référé le tribunal administratif de Lille pour stopper le démantèlement. « Nous avons saisi le tribunal administratif de Lille, car en l’état, cette mesure d’évacuation constitue une atteinte aux droits fondamentaux des exilés », a déclaré au nom des onze ONG Julie Bonnier.

Pour ces associations, les procédures en cours confirment leur crainte que l’Etat ne cherche pas de solutions pérennes. Elles attendent de cette contestation que « différentes mesures de protection soient prises, sans délai, par l’autorité préfectorale au bénéfice des occupants de la partie nord du bidonville dit de la Lande de Calais » et que le démantèlement soit suspendu.

Le référé ayant été déposé mercredi soir et enregistré jeudi matin, le tribunal administratif de Lille devrait donner sa réponse samedi. Le sort des mineurs isolés est un sujet délicat qui pourrait retarder le démantèlement de la jungle de Calais.

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