Gaspillage alimentaire : Ademe appuie les associations caritatives

Les associations caritatives sont des acteurs majeurs dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Pour les encourager, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe) promet une enveloppe contenant 800.000 euros.

 

Une aide…

800.000 euros ! C’est la somme promise par l’Ademe aux associations faisant des dons alimentaires. A quelques jours de la journée nationale de la lutte contre le gaspillage alimentaire, prévue le 16 octobre prochain, l’agence veut renforcer leur capacité à recevoir les produits des grandes surfaces. En effet, cette enveloppe est destinée à l’équipement de celles-ci en réfrigérateurs, chambres froides et des containers. Autant d’engins qui sont indispensables lors de la « ramasse, le transport et le stockage » des denrées. Et comme les associations n’ont pas les mêmes besoins, l’agence se base sur « les tonnages collectés et redistribués » pour répartir l’aide. Ainsi, les banques alimentaires auront droit à 450.000€, les Restos du cœur à 250.000€ et la Croix Rouge à 100.000€.

Il est à noter qu’une loi votée en février 2016 interdit les grandes surfaces de jeter leurs invendus alimentaires ou les denrées dont la date de péremption approche. A la place, elles doivent les donner à des associations qui les redistribueront aux plus démunis. Si cette loi s’applique à toutes les grandes surfaces ayant une superficie de 400m2, seules les associations agréées peuvent en bénéficier. En effet, le texte stipule : « seules les associations à visée caritative qui couvrent un territoire national ou régional, et qui respectent la traçabilité des produits pourront se porter volontaires ». Aujourd’hui, seules 18 associations ont obtenu cette habilitation dont la Croix Rouge, le Secours populaire, les petits frères des pauvres…

 

…Un engagement

En apportant son soutien aux acteurs liés à la distribution, l’Ademe veut rappeler que « à chaque étape de la chaîne, tout le monde peut agir ». D’ailleurs, l’étude menée par l’agence, en mai dernier, démontre que le gaspillage est présent tout au long de la chaîne. Ainsi, 33% sont perdus lors de la consommation, 32% autres lors de la production, 21% lors de la transformation et 14% lors de la distribution. Avant l’entrée en vigueur de cette loi, « seules 50 à 100.000 tonnes de produits alimentaires étaient données chaque année aux associations » a indiqué l’Ademe. Des chiffres particulièrement faibles comparés aux 1,4 millions de tonnes de produits jetés lors de la distribution.

Chaque année, ce sont plus de dix millions de tonnes de produits qui sont jetés en France. En moyenne, chaque français gaspille près de 29kg de nourriture soit sept kg de nourritures sous emballages. Pour la restauration collective, les chiffres sont beaucoup plus importants. Selon Ademe, la perte est estimée à 138gr par personne, soit quatre fois plus. En tout, ce sont alors près de 540.000 tonnes de nourritures qui finissent par an dans nos poubelles.

Pour éviter un tel gâchis, les restaurants collectifs sont obligés d’avancer des mesures pour réduire leur gaspillage depuis le 1er septembre dernier. Par ailleurs, une campagne de soutien sera lancée auprès de 11.000 établissements scolaires. Lors de cette mobilisation, l’agence compte mener des actions de sensibilisation, de formation, et de suivi. A ce rythme, l’hexagone pourrait effectivement réduire à moitié son gaspillage d’ici 2025.