Gaspillage alimentaire : les restaurants pointés du doigt

Une étude menée par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) révèle des chiffres stupéfiants sur la quantité d’aliments gaspillés dans la restauration collective chaque année. Les cantines et les restaurants sont dans la ligne de mire.

 

Gaspillage alimentaire : 540.000 tonnes de nourriture à la poubelle

L’ADEME, dans le cadre d’une étude visant à approfondir sa connaissance sur les pertes et le gaspillage de nourriture, a révélé qu’un tiers de la production alimentaire mondiale est perdu ou jeté chaque année. C’est-à-dire, 29 kg/an/habitant, dont 7 kg de nourritures sous emballage.

Rien qu’en Europe, on compte environ 89 millions de tonnes de pertes alimentaire, soit 179 kg/hab/an. Suite à l’échantillonnage de 12 établissements ayant participé à cette recherche, les résultats démontrent que 17% de la nourriture servis dans les cantines et restaurants vont directement dans la poubelle.

Selon l’ADEME, toujours, « pour un hôpital qui sert 1.700 repas par jour, tous les jours de l’année, la facture (…) se monte à près de 193.000 euros par an et pour un collège qui sert 300 repas durant 145 jours par an, elle atteint  13.000 euros ».

En somme, chaque année, 7 milliards de repas sont commercialisés tous les ans en France avec 540.000 tonnes de nourritures qui remplissent les poubelles. Les cuisines satellites contribuent le plus à ce gâchis avec des pertes de 65% plus élevées que les cuisines sur place parce qu’en cuisine satellite, 25% des aliments préparés sont perdus.

Gaspillage alimentaire : une menace pour l’environnement

Si dans le monde, un milliard de gens souffre de la famine, d’autres souffrent de suralimentation sans savoir que pour produire toute cette nourriture, il a fallu puiser dans l’écosystème. Les chiffres évoqués dans cette étude devraient réveiller les esprits de tout un chacun sur les efforts cruciales à fournir pour lutter contre ce gâchis qui, non seulement est nocif pour l’environnement, mais également pour l’économie.

Après avoir inspecté l’ensemble des plateaux repas dans les 12 établissements, les enquêteurs ont constaté que les légumes représentaient 40% des restes dans les assiettes. La viande, les œufs et le poisson comptent pour 20%. Donc 60% de l’assiette vont tout droit à la poubelle. Ces pertes représentent 50 % du coût de la préparation du repas. Ce qui signifie 75 % des émissions de gaz à effet de serre. Les conséquences ne sont peut-être pas visibles mais pourtant lourdes pour l’environnement, d’où l’intérêt d’arrêter ce gâchis. Pour contribuer à ce combat, l’Ademe a mis en œuvre une politique environnementale qui soutiendra cette lutte contre le gaspillage alimentaire sans oublier le guide pratique qui a été créé pour sensibiliser et aider chaque restaurateur et les consommateurs à mesurer les portions repas pour mieux gérer les commandes et à limiter la surconsommation des ressources.

Mais il en revient à tout le monde de prendre conscience de cette réalité et de participer à ce combat, car, comme l’énonce Héloïse Gabonel, la chargée de mission à l’Association France Environnement (AFE) : « Chacun doit faire ce qu’il peut faire à son niveau ».