Darfour : les enfants soldats au cœur des préoccupations

La paix revient petit à petit à Darfour mais les blessures de ces trois années de guerre peinent à se refermer. Au milieu de cette convalescence, le Soudan apporte une attention particulière aux enfants soldats qui ont été entrainés dans une guerre qui n’était pas la leurs.

 

Darfour et ses enfants soldats

Situé dans la partie Ouest du Soudan, le Darfour était le théâtre de violents affrontements entre les forces progouvernementales et les rebelles. Déclenché en 2003, la guerre a fait près de 300.000 morts et plus de 2,5 millions déplacés et réfugiés. A mainte reprise, l’Union Africaine a initié des discussions entre les parties en conflit mais en vain. C’était donc avec stupéfaction que le reste du monde a appris la fin de la guerre annoncée par Omar al-Béchir, président soudanais, vers le début du mois de septembre dernier. « Le Darfour va mieux aujourd’hui qu’hier et il ira encore mieux demain » a-t-il déclaré.

Le Darfour est donc sorti d’une guerre qui aura duré treize ans et doit actuellement panser ses plaies. Mais, les cicatrices sont nombreuses et certaines risquent de marquer à vie. Comme celles que portent ces enfants qui ont dû participer à une guerre qui n’était pas la leurs. En effet, plusieurs enfants ont été engagés à rejoindre le rang des combattants que  ce soit aux côtés des forces progouvernementales ou près des rebelles. Filles et garçons, volontaires ou pas, ils étaient ainsi plus de 6.000 à devenir des « enfants soldats ». Et en tant que combattants, ils en payaient le prix : s’ils ne sont pas tués, ils se font emprisonner.

Face à cette situation dramatique, plusieurs mobilisations ont eu lieu pour forcer les parties en conflit à relâcher ces enfants. Une pression qui commence à faire de l’effet puisque le gouvernement vient d’annoncer la libération de 21 enfants soldats. Selon les informations, ils ont été capturés par les troupes du régime lors d’un affrontement avec les rebelles l’année dernière. Un geste qui a été vivement félicité par les Nations Unies qui ont rappelé : « Aucun enfant ne devrait prendre part aux hostilités ».

 

Un phénomène mondial

L’utilisation des enfants en tant que combattants n’est pas un fait nouveau. D’ailleurs, avec la multiplication des conflits au cours de ces vingt-cinq dernières années, c’est même devenu un phénomène mondial. Selon l’UNICEF, il y a actuellement plus de 250.000 enfants soldats dans le monde, soit un enfant sur neuf.

La grande majorité d’entre eux, soit 130.000, vivent en Afrique où plusieurs pays sont minés par des conflits comme le Soudan, le Soudan du Sud, la RDC, le Rwanda ou encore le Mali. Viennent ensuite les pays du Moyen-Orient comme l’Israël, les territoires palestiniens ou encore la Syrie. Dans cette derrière, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a indiqué que le groupe terroriste Etat Islamique a recruté pas moins de 1.000 enfants dont une centaine ont perdu leur vie au cours de ces cinq ans de guerre. Et, n’échappant à ce fléau, les russes et les tchétchènes figurent aussi parmi les pays où on dénombre un nombre important d’enfants soldats.