OIT : le chômage au cœur des préoccupations

Dans plusieurs pays, le monde du travail est en pleine crise et l’emploi se fait rare. Les chiffres publiés par  l’Organisation Internationale du Travail donnent un coup de plus sur cette  dure réalité.

 

Une hausse du chômage mondial

Le mardi 19 janvier, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) des Nations Unies a publié un rapport sur le thème « Emploi et questions sociales dans le monde » face au ralentissement qu’a connu l’économie mondiale durant l’année 2015.

Dans ce rapport, l’organisation alerte sur la persistance et la gravité de la crise économique qui affecte plusieurs pays dans le monde. Et les chiffres publiés tout comme les perspectives sont loin d’être réjouissants.

En effet, l’OIT prévoit une hausse du chômage au niveau mondial pour les deux prochaines années. Ainsi, le nombre de sans-emploi va augmenter de 2,3 millions en 2016 et 1,1 million en 2017.

Une augmentation qui va ramener le nombre de sans-emploi vers la barre des 200 millions (199,4 millions). En effet, durant l’année 2015, l’organisation a avancé les chiffres de 197,1  millions de sans-emploi, soit une augmentation de 27 millions depuis la crise de 2007.

 

Prévisions constrastées entre pays riches et pauvres

Mais, selon le rapport, cette augmentation touchera particulièrement les pays en émergence et en développement. En effet, s’ils ont été moins affectés par la crise de 2007-2008, ils connaissent aujourd’hui une diminution au niveau de leurs activités.

Une diminution qui est essentiellement due à la forte baisse du prix des produits de base, et particulièrement ceux qui sont liés à l’énergie comme le pétrole. En effet, à cause du réchauffement climatique, plusieurs pays optent aujourd’hui pour l’utilisation des énergies renouvelables en délaissant les énergies fossiles.

Ainsi, au Brésil, le taux de chômage est de 7,2% en 2015 contre 6,8% en 2014 et devrait atteindre les 7,7% cette année. En Russie, il est actuellement à 6,2% et en Inde et Chine, il est stable.

En revanche, la situation est complètement différente pour les pays en développement. En effet, une importante croissance au niveau de l’emploi a été enregistrée durant l’année 2015.

Pour les pays de l’Outre-Atlantique, le taux de chômage a reculé d’un point, soit 5,3% en 2015 et devrait diminuer vers les 4,9% en 2016. Pour la France, le taux est actuellement de 10,4% et devrait diminuer à 10,6% d’ici la fin de cette année.

 

D’autres problèmes persistent

Le rapport met aussi l’accent sur l’existence « d’emplois vulnérables » sans contrat ni protection sociale. En tout, 1,5 milliard de personnes, soit environ 46% de la population active sont considérés comme étant des « travailleurs vulnérables ».

Ainsi, plus de 320 millions de ces travailleurs vivent sous le seuil de pauvreté, soit 1,90 dollar par jour. Et entre 430 millions à 530 millions sont dans une pauvreté dite « modérée » avec 1,90 à 5 dollars par jour.

La majorité d’entre eux se trouvent dans les pays émergents dont le taux est particulièrement élevé en Asie du Sud (74% de la population active) et en Afrique Subsaharienne (70% de la population active).

Cette pénurie de travail décent contraint ainsi la population à se tourner vers le travail informel qui représente plus de 65% du marché dans les pays émergents et en développement. Et plus de deux milliards de la population active ont décidé de rester hors du monde du travail.

Pourtant, tous ceux-ci vont entraîner un ralentissement de l’économie, qui va provoquer à son tour le mécontentement de la population et augmenter le risque de troubles sociaux.