Syrie : peine perdue dans la négociation entre Washington et Moscou

Pendant que le quartier d’Alep a subi des bombardements intensifs ce Jeudi 22 septembre, faisant état de plusieurs victimes, la négociation entre les Etats-Unis et la Russie en vue de rétablir le cessez-le-feu en Syrie s’est soldée par un échec.

Les attaques se poursuivent à Alep

Les combats ont repris ce Jeudi dans les quartiers rebelles d’Alep. Une nuit de bombardement fomentée par l’armée syrienne  a mis le quartier nord en feu, en laissant pour mort 12 personnes dont 2 enfants  et le Ministre de l’Agriculture du Gouvernement  de l’opposition. Entre les bombardements successifs et les attaques aériennes, la ville vit un véritable cauchemar. L’Observatoire syrien des droits de l’homme qualifie l’attaque de ce jeudi soir comme le « bombardement le plus violent depuis avril dernier ».

Rami Abdel Rahmane, directeur del’OSDH lui, pense qu’  «il s’agit d’une large offensive terrestre appuyée par les frappes des avions russes dans le but de prendre petit à petit le secteur est d’Alep et le vider de ses habitants».

Cette reprise des hostilités a, une nouvelle fois, empêché la livraison des aides par un convoi humanitaire en direction des quartiers assiégés. Suite à cet évènement, l’ONU a prié le président Bachar al-Assad de laisser passer les 40 camions qui sont actuellement bloqués sur la frontière turco-syrienne au risque de voir les nourritures se dégrader, mais en vain.

Au vu des évènements qui se sont succédés et des représailles sans fin, les chances d’aboutir à une entente diplomatique menant à un cessez-le-feu  semblent utopique. Le bilan de cette guerre est désastreux, elle a fait plus de 300 000 morts depuis 2011 en provoquant la pire des crises humanitaires depuis la Seconde Guerre mondiale.

New York : la nouvelle trêve en Syrie ne verra pas le jour

Malgré toute la tension qui pèse entre les Etats-Unis et la Russie, une nouvelle négociation sur une trêve en Syrie a eu lieu ce Jeudi 22 Septembre à New York. L’objectif de cette réunion est de permettre au convoi d’aides humanitaires d’atteindre les villes assiégées durant un cessez-le-feu.

Cette assemblée du GISS ou Groupe International de Soutien à la Syrie a regroupé 23 pays. Un ralliement délicat étant donné les positions des participants car il y a, à la fois, le groupe de soutien à l’opposition syrienne comprenant la France, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie et le groupe soutien de Damas qui inclut la Russie et l’Iran.

A côté des affrontements verbaux,  « la rencontre était longue, douloureuse et décevante », se plaint Staffan de Mistura, l’envoyé spécial chargé de la recherche d’une résolution pacifique au conflit en cours en Syrie. Le Secrétaire d’Etat Américain  John Kerry quant à lui reste perplexe en affirmant que «la question est de savoir s’il reste encore une chance d’avancer parce qu’il est clair que nous ne pouvons continuer  plus longtemps dans cette voie ».

Persuadé qu’aucune solution d’ordre militaire n’est possible dans cette guerre, les diplomates veulent reprendre l’accord du 9 septembre. Il stipule un cessez-le-feu de sept jours renouvelables. Il y a notamment la question capitale du mécanisme de contrôle de l’arrêt des combats et des conditions d’accès des convois humanitaires. Un autre volet est consacré à l’accord russo-américain. Précisant que si la trêve dure une semaine, l’armée américaine coopèrera avec les forces armées russes en Syrie.

Seulement, à l’issu de cette négociation très tendue, la Syrie n’aura pas droit à une trêve.

John Kerry et Serguei Lavrov, dont les relations se sont raidies durant cette semaine pendant cette Assemblée générale, ont tout de même prévu de se revoir pour approfondir leur discussion.

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