Alep : les humanitaires bloqués malgré la trêve

Depuis son entrée en vigueur, lundi dernier, la trêve est globalement respectée en Syrie. Si elle a conduit à une baisse spectaculaire de la violence sur l’ensemble du pays, elle n’a malheureusement pas permis aux humanitaires d’accéder à Alep.

 

L’aide humanitaire tarde à arriver…

Le samedi 10 septembre dernier, Washington et Moscou ont trouvé un accord stipulant une trêve et l’accès sans entraves de l’aide humanitaire en Syrie. Si le niveau de violence a remarquablement diminué, les zones assiégées dont Alep restent inaccessibles. Pour cause, la route de Castello, seule voie de ravitaillement vers les quartiers Est de la ville, était toujours occupée par les forces pro-gouvernementales. Or, l’ONU ne peut entamer l’acheminement que si cette zone est démilitarisée.

Une situation particulièrement frustrante pour l’organisation onusienne. Le jeudi 15 septembre dernier, Staffan de Mistura, émissaire des Nations Unies pour la Syrie, a déploré : « Nous avons besoin de la permission finale. C’est quelque chose qui est nécessaire immédiatement. C’est particulièrement regrettable, nous perdons du temps. La Russie est d’accord avec nous sur ce point ».

Mais si ce discours a été bref, il a tout de même réussi à toucher les principales concernées. Dans l’après-midi, le chef du centre russe de coordination en Syrie a annoncé : « Conformément à leurs engagements, les forces syriennes ont commencé le retrait par étapes de leur matériel de combat et de leur personnel ». Par contre, « ces forces devraient être remplacées par des militaires russes » a-t-il souligné. Une condition qui ne semble pas déranger l’ONU qui a assuré : « L’identité des soldats déployés sur Castello ne nous importe pas du moment qu’ils respectent l’indépendance des convois ».

 

La trêve a été prolongée

En attendant cette démilitarisation de Castello, plusieurs camions transportant de la nourriture et des médicaments sont actuellement stationnés dans une « zone de tampon », située entre la Turquie et la Syrie. « Pour nous humanitaires, c’est terriblement frustrant. Nous sommes là sur le terrain, nous sommes prêts à bouger. Le monde regarde » a déploré David Swanson, porte-parole du Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha). « Dès que nous aurons le feu vert, nous enverrons 20 camions, puis 20 autres le jour d’après » a-t-il ajouté.

Quoi qu’il en soit, les humanitaires auront 48 heures de plus par rapport au délai prévu initialement par l’accord pour accéder à Alep. En effet, Washington et Moscou viennent de prolonger la trêve qui devait prendre fin ce vendredi soir. Un espoir est ainsi ravivé pour le peuple syrien qui vit dans un enfer depuis plus de cinq ans.