Migrants : l’Europe est de plus en plus hostile

Le week-end dernier, ils étaient 3 400 à être partis de la Libye pour atteindre l’Europe. Martin Kobler, émissaire des Nations Unies au Libye a annoncé aujourd’hui que 235 000 migrants sont prêts à partir pour l’Italie. Mais en Europe les manifestations anti-migrants se multiplient. C’est notamment le cas en Grèce et en Allemagne.

 

Des migrants prêts à quitter la Libye pour l’Italie

Le ministère italien de l’Intérieur estimé hier à 128 397 le nombre de migrants arrivés en Italie par la Méditerranée depuis janvier, soit une hausse de 5,15 % par rapport à la même période en 2015. Cette situation risque de s’empirer car d’autres migrants veulent quitter la Libye pour ce pays. « Sur nos listes, il y a 235 000 migrants qui n’attendent que la bonne occasion pour partir en Italie, et ils le feront », a révélé Martin Kobler.

L’émissaire de l’ONU s’est particulièrement intéressé à l’aspect sécuritaire. « Le renforcement de la sécurité est la question la plus importante en ce moment. Si nous avons une armée forte et unie, pas morcelée, alors les dangers du terrorisme et de la traite des êtres humains finiront » a-t-il expliqué.

Le Ras-le-bol de l’Europe et des Européens

Dans les Etats membres de l’Union européenne, les habitants n’en peuvent plus de la hausse des arrivées de migrants. Des manifestations ont éclaté à Chios, en Grèce, pour dénoncer la concentration de 3 500 réfugiés et migrants sur l’île. Les policiers anti-émeutes ont dû disperser les quelque 800 manifestants par des jets de gaz lacrymogène. Des affrontements ont également eu lieu à Bautzen, dans l’est de l’Allemagne. Selon un communiqué de la police locale, ce sont environ 80 militants d’extrême droite et une vingtaine de demandeurs d’asile qui se sont affrontés verbalement avant d’en venir aux mains. Une centaine d’agents de police ont dû être mobilisés pour séparer les deux groupes.

Face à la hausse des arrivées de migrants depuis la Libye, le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, veut prendre des mesures dissuasives. Effectivement, le chef de la diplomatie britannique a déclaré hier son intention de repousser les bateaux de migrants « afin qu’ils n’atteignent pas l’Italie ». « Nous sommes déterminés au Royaume-Uni à aider l’Italie, nous reconnaissons que c’est un problème européen », a déclaré Boris Johnson pour témoigner le soutien de son pays à l’Italie. « Nous voyons notre part de travail avec la participation des navires britanniques HMS Diamond et HMS Entreprise engagés dans l’opération Sophia pour aider à repousser certains de ces bateaux. Je pense personnellement qu’ils devraient être repoussés aussi près de la côte que possible afin qu’ils n’atteignent pas l’Italie », a-t-il ajouté.  

Les Européens ont surtout peur de l’augmentation permanente du nombre de migrants et la longévité de leur séjour. Selon un récent rapport de l’ONG Save the Children, il y aurait plus de réfugiés que de Français sur terre. En France, justement, 62 % des habitants sont opposés à l’accueil des réfugiés sur le territoire français, selon un sondage de  l’Institut français d’opinion publique (Ifop) pour Atlantico.