Accord de Paris : la course à la ratification est lancée !!

A deux mois de la COP22, 28 pays ont ratifié l’accord de Paris. Certes, l’objectif n’a pas encore été atteint mais il s’agit déjà d’une très grande avancée pour le climat. Si le rythme est maintenu, l’accord devrait alors entrer en vigueur dès cette année.

 

Une ratification en série

Neuf mois après l’élaboration de l’accord sur le climat, les plus grands pollueurs le ratifient. C’est en marge du G20, qui s’est tenu les 4 et 5 septembre derniers à Hangzhou, que la Chine et les Etats-Unis ont annoncé la ratification du dit texte. A eux-seuls, les deux pays représentent les 40% des émissions de gaz à effet de serre mondiales.

Face à cette double ratification, les défenseurs du climat ne peuvent qu’être optimistes. Pour Alvin Lin, de l’ONG environnementale NRDC : « le signal montre que la communauté internationale s’attaque de concert à la menace climatique. Ces deux pays transforment leurs économies pour tirer leur croissance des énergies propres plutôt que fossiles ». De son côté, Ségolène Royal, ministre de l’environnement et présidente de la COP21, estime que « l’engagement de ces deux pays aussi importants va créer une dynamique positive qui va entraîner le Canada, l’Australie ou l’Inde à ratifier l’accord ».

Quoi qu’il en soit, les pays ayant déjà ratifié l’accord représentent actuellement plus de 42% des émissions de GES. En effet, aux 40% des Etats-Unis et la Chine s’ajoutent les 0,9% de l’Argentine qui a effectué la ratification le 2 septembre dernier, les 2,5% du Brésil qui a fait de même le 11 septembre et les 1% et quelques des petits insulaires dont la plupart ont entamé la ratification depuis déjà plusieurs mois. Si le rythme est maintenu, l’accord de climat, élaboré à Paris en mois de novembre dernier lors de la COP211, pourrait donc entré en vigueur dès cette année.

 

L’UE traine du pied

Mais dans cette course à la ratification, l’Europe n’avance pas très vite. Pourtant, l’union représente près de 12% des émissions mondiales de GES. Elle se positionne donc à la troisième place des plus grands pollueurs après la Chine et les Etats-Unis. Il est à noter que l’UE est considérée comme « un signataire » de l’accord de Paris et représente donc une voix. Mais, pour que sa ratification soit effective, elle doit être au préalable validée par Bruxelles et par chacun des pays membres.

Doit-on alors nous inquiéter ? Ségolène Royal répond non et se dit même être « optimiste ». La ministre a ainsi expliqué : « il n’y a plus de pays qui conditionne sa ratification à une décision sur le partage des efforts », un des points de discorde. Toutefois, « des procédures constitutionnelles complexes ralentissent parfois le processus » a-t-elle souligné.

Jusqu’ici, seules la France, la Hongrie et l’Autriche ont déjà achevé le processus de ratification au niveau national. Pour le Luxembourg, l’Irlande, la Slovénie et le Danemark, le texte est actuellement entre les mains des parlementaires. Les seuls pays qui n’ont toujours pas de calendrier fixe sont les Pays-Bas, l’Italie et la Finlande. Une situation qui devrait changer dès le sommet de Bratislava, prévu le 16 septembre prochain espère la ministre.