L’Union européenne devrait accélérer la réinstallation des migrants

Après la réitération de l’appel à la solidarité européenne par le Premier ministre grec Alexis Tsipras lundi, c’est au tour du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) de demander l’accélération de la réinstallation des demandeurs d’asile. Il faut dire que les actions de l’Union européenne n’ont abouti à rien face aux menaces qui pèsent sur des millions de personnes, migrants ou pas, en Grèce et en Italie.

 

Accélérer la réinstallation des demandeurs d’asile

Après une arrivée massive de migrants depuis la Méditerranée le week-end dernier, le Premier ministre grec a appelé une nouvelle fois l’Union européenne à la solidarité. La Grèce et l’Italie sont en effet débordées depuis que plusieurs pays nord-européens ont fermé leurs frontières. Mardi, le HCR a rappelé les engagements pris par l’Union européenne. « Il y a un an, l’Union européenne et les États membres ont convenu d’un plan de deux ans pour la réinstallation de 160 000 demandeurs d’asile principalement depuis la Grèce et l’Italie vers d’autres pays européens. Pourtant, le nombre d’engagements demeure nettement insuffisant et la mise en œuvre se fait lentement et difficilement », a déclaré William Spindler, un porte-parole du HCR. Les Etats sont également invités à augmenter leurs engagements et à accélérer leur mise en œuvre. « Le HCR appelle les Etats à augmenter les engagements, y compris pour les enfants non accompagnés et séparés, à accélérer l’enregistrement et le transfert de candidats, et augmenter l’accès à ce programme à davantage de nationalités fuyant la guerre et la persécution », a ajouté William Spindler.

Les 21 Etats membres de l’Union européenne, ajoutés à la Suisse et le Liechtenstein, ont posé comme objectif 66 400 places, ils n’en ont promis que 8 676 jusqu’à présent. Environ 3 712 demandeurs d’asile ont quitté la Grèce à ce jour et 7 970 personnes ont adressé leur dossier de candidature pour une réinstallation. 16 pays ont accueilli 1 064 demandeurs d’asile depuis l’Italie et 2 809 engagements de places disponibles ont été pris. Depuis ces deux pays, seuls 4 776 demandeurs d’asile ont donc été transférés, ce qui ne représente que 3 % des 160 000 personnes, l’objectif initial.

HRW recommande une réponse globale

Human right watch (HRW) s’est également exprimé le 13 septembre sur la crise des migrants. L’ONG recommande aux dirigeants qui participeront aux deux sommets de l’ONU les 19 et 20 septembre 2016 de « prendre des mesures audacieuses pour se répartir la responsabilité d’accueillir les millions de personnes déplacées par la violence, la répression et la persécution ». Cette recommandation est répartie en trois actions essentielles : « contribuer à la capacité des premiers pays d’accueil à fournir une aide humanitaire, augmenter le nombre de réinstallation dans des pays tiers et mettre fin aux systèmes abusifs et aux accords inéquitables ».

L’Union européenne est notamment concernée dans ces deux dernières actions. L’augmentation sans cesse des flux de migrants et de demandeurs d’asile, ainsi que du nombre de morts en mer, a démontré le besoin urgent de « voies légales sûres pour permettre aux réfugiés de se déplacer ». Au lieu de conclure un accord fragile comme celui avec la Turquie, l’Union européenne devrait se doter d’un « cadre commun permanent de réinstallation. « L’Union européenne devrait renoncer à des politiques abusives », a déclaré HRW.

L’accueil des demandeurs d’asile devrait être partagé équitablement entre les Etats membres de l’Union européenne. HRW a rappelé que la majorité de ces pays n’ont pas respecté leurs engagements. « 10 pays n’ont pas réinstallé un seul réfugié » selon l’ONG. Les Etats membres de l’Union doivent travailler en partenariat avec les autorités grecques et italiennes pour accélérer le processus de relocalisation.