Réfugiés : la Grèce a du travail à l’approche de l’hiver

Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), la Grèce a beaucoup à faire pour protéger les réfugiés avant l’arrivée de l’hiver, notamment en accélérant leur réinstallation et en renforçant leur sécurité. Ce n’est pas une mince à faire avec les 54 000 réfugiés et migrants bloqués dans le pays, un chiffre qui n’est pas encore tout à fait précis.

 

La Grèce doit protéger les réfugiés

Depuis que les pays du nord de l’Europe ont interdit l’accès à leur territoire, des milliers de réfugiés se sont retrouvés bloqués en Grèce. Yannis Mouzalas, ministre adjoint à la politique migratoire, a rendu public les résultats d’une opération de recensement menée conjointement avec le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) le 23 août. La Grèce abriterait aujourd’hui 54 000 réfugiés, incluant les 11 322 personnes retenues sur les îles de la mer Egée depuis la signature de l’accord entre l’Union européenne (UE) et la Turquie.

En attendant la mise en œuvre de la relocalisation qui dépend largement de la volonté des autres pays de l’UE, la Grèce doit déjà penser aux conditions de vie des réfugiés à l’approche de l’hiver. Filippo Grandi, Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a avancé plusieurs critiques lors de sa visite dans deux camps dans le nord du pays. « Les conditions sont vraiment toujours en dessous des standards même si elles ont été améliorées. Le type de tente, le type d’hébergement fourni, n’est pas adéquat surtout si le temps se dégrade. Donc dans des domaines comme l’eau, les sanitaires, l’hygiène, la nourriture, les abris, l’isolation, nous devons vraiment faire des progrès », a-t-il déclaré. Il a également mis en garde face à la présence probable de réseaux mafieux et propose l’augmentation des effectifs de police à l’intérieur et autour des camps.

La Grèce a besoin de l’UE

La Grèce ne peut gérer seule la crise des réfugiés, le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés appelle les pays de l’Union européenne à respecter leur engagement en intensifiant leurs programmes de réinstallation et de regroupement familial. « Les problèmes sont très importants et nous devons continuer à les traiter ensemble », a déclaré Filippo Grandi.

Alors que 3054 réfugiés ont déjà été réinstallés dans d’autres Etats membres de l’UE, environ 3606 autres devraient partir dans les mois qui suivent. Il faut toutefois noter que sur un engagement total de 66 400 places, les pays européens n’en ont promis que 8003. Le séjour des réfugiés se prolonge donc et il devient difficile à la Grèce de leur assurer un logement approprier.

Le recensement précis des réfugiés en Grèce reste un grand défi car ces derniers sont libres de circuler d’un camp à un autre, d’une ville à une autre et même traverser les frontières illégalement. C’est pourtant l’exigence de l’UE pour ajuster l’aide humanitaire promise à la Grèce.