Crise migratoire : une petite évolution pour le plan de relocalisation

Ces derniers temps, la crise migratoire est moins médiatisée et pourtant, elle est toujours aussi importante. Etant les principales portes d’entrées des migrants vers l’Europe, la Grèce et l’Italie en sont les plus affectés. L’un comme l’autre, ces deux pays sont au bord de l’explosion et réclament l’application du plan de relocalisation prévu par l’UE.

 

La Grèce au bord de l’explosion

Depuis le putsch raté en Turquie, une légère hausse d’arrivées de migrants a été remarquée du côté de la Grèce. Pour cause, Ankara a redéfini ses priorités et l’accord qu’il a signé avec l’UE semble ne pas en faire partie. Ainsi, depuis le 15 juillet, 100 migrants en moyenne débarquent sur les îles grecques. Une situation catastrophique pour Athènes qui peine déjà à s’occuper des migrants bloqués sur son territoire depuis la fermeture de la route des Balkans.

Des migrants qui sont estimés à 57.679 selon le rapport de recensement publié par le pays, le mardi 23 août dernier. Il est à noter que le service d’asile grec et le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU ont entamé le décompte des migrants présents sur le territoire grec depuis juin dernier. Ces nouveaux chiffres révèlent ainsi que 54% des migrants sont syriens, 27% des afghans et 13% des irakiens. En gros, « environ 75% » d’entre eux peuvent donc déposer une demande d’asile que ce soit en Grèce ou dans les autres pays de l’UE, a souligné Yannis Mouzalas, ministre grec adjoint à la politique migratoire.

Athènes incite ainsi l’application du plan de relocalisation prévu par l’UE depuis l’année dernière par ses pays voisins. Mais en attendant, le pays veut assurer la prise en charge durable de ces demandeurs d’asile. Ainsi, le gouvernement prévoit de leur donner accès au marché du travail et d’ouvrir de nouveaux centres d’accueil. Avec ce dernier projet, Athènes veut donner un hébergement plus digne aux migrants qui vivent actuellement dans des conditions déplorables dans les camps déjà existants.

 

Premier essai pour le plan de relocalisation

Mais si c’est la Grèce qui a lancé le cri d’alarme, c’est l’Italie qui va bénéficier en premier de l’application du plan de relocalisation. Il est à noter que le pays s’est retrouvé seul face à l’afflux de migrants depuis l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie. Ainsi, depuis le début de l’année, l’Italie a vu débarquer près de 102.000 migrants sur son territoire. Des chiffres semblables à ceux de l’année dernière, enregistrés à la même période. Certes, le Danemark et la Suède sont venus à sa rescousse mais c’est loin d’être suffisant. En effet, moins de 120 migrants ont été transférés vers ces deux pays jusqu’ici.

Raison pour laquelle, l’Allemagne compte lui porter secours. Ainsi, Berlin prévoit d’accueillir plusieurs centaines de personnes ayant droit à l’asile d’ici septembre. Une initiative saluée par Angelino Alfano, ministre italien de l’intérieur, qui a déclaré : « Nous devons nous rappeler que l’Allemagne a accueilli plus d’un million de migrants en 2015 et si elle prend certains de nos réfugiés, le message sera très fort. Si l’Allemagne peut le faire, alors tous ceux qui n’ont pas accompli un aussi grand effort que l’Allemagne le peuvent aussi. »

Cette décision de l’Allemagne donnera peut-être alors un coup de pouce au plan de relocalisation qui, jusque-là, semblait être un échec. En tout cas, le pays peut d’ores et déjà compté sur la Suisse qui veut renforcer sa participation au programme. Après un essai en mai dernier, Berne compte tenir son engagement à accueillir 900 demandeurs d’asile venant de l’Italie et 600 venant de la Grèce. Ce mercredi 24 août, Léa Wertheimer, porte-parole du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a indiqué que 200 dossiers sont déjà en cours d’examen. Des réfugiés qui devront donc débarquer dans le pays à partir du mois de septembre prochain.