Colombie : une autre crise migratoire

Une crise humanitaire majeure se prépare au niveau de la frontière séparant la Colombie et le Panama. Au cours de ces deux derniers mois, au moins 5.800 migrants ont été expulsés du pays et vivent actuellement dans des conditions déplorables.

 

Une crise migratoire

 « Au cours des deux derniers mois, nous avons expulsé plus de 5.800 migrants illégaux, des personnes qui sont entrées dans le pays sans se soumettre à l’obligation légale de s’enregistrer dans le pays » a déclaré Christian Krüger, directeur de l’agence gouvernementale en charge de l’immigration, Migracion Colombia.

Il est à noter qu’une importante crise migratoire a éclaté sur le continent américain depuis ces dernières années. Elle a commencé suite au dégel des relations entre Cuba et les Etats-Unis. Craignant une possible modification de la loi « Ajustement cubain » qui offre une résidence à tout cubain sur le territoire américain, plusieurs cubains ont décidé d’entamer leur migration. Parallèlement, l’accroissement de la pauvreté en Haïti conduit aussi bon nombre de ses habitants à quitter leur pays pour tenter le « rêve américain ». Raisons pour laquelle, les migrants sont majoritairement haïtiens et cubains.

Colombie et Venezuela sont alors devenues les principales zones de transites des migrants. Mais face à une crise persistante dans le pays, le gouvernement vénézuélien a décidé de fermer sa frontière avec Bogota. Cette dernière se retrouve donc seule face à la crise et a décidé de renforcer les contrôles au niveau de ses frontières.

 

Une crise humanitaire

Malheureusement, ce durcissement engendre une crise humanitaire de grande envergure. De l’autre côté de la frontière colombienne avec le Panama, près de 4.000 migrants y sont bloqués. Parmi eux, près de 1.273 sont des cubains dont 300 mineurs et 11 femmes enceintes. Ils dorment à même le sol dans un sous-sol prêté par un particulier. Selon la Défense du peuple, « les migrants cohabitent avec des insectes et des rongeurs et n’ont à leur disposition que quatre salle de bains ».

Face à une telle situation, l’organisme de défense des droits de l’homme en Colombie, attire « l’attention du gouvernement national et des autorités compétentes, afin que, tandis qu’ils s’accordent sur les procédures légales, ils adoptent les moyens nécessaires pour garantir la cohabitation de ces personnes dans des conditions dignes, sans atteintes à leur intégrité et droits fondamentaux ».