Venezuela : la crise s’amplifie de plus en plus

Après le passage en force de plus de 500 femmes vers la Colombie, le président vénézuélien Nicolas Maduro a décidé dimanche de rouvrir exceptionnellement aux piétons la frontière pour un délai ne dépassant pas 12 heures. Comme lors de ce passage en force, les Vénézuéliens étaient nombreux à se ruer dans le pays voisin pour s’y approvisionner en nourriture et médicaments. La crise s’intensifie dans le pays et ses effets se font même ressentir à Cuba.

 

Les hôpitaux ne sont pas épargnés

Les pénuries qui sévissent au Venezuela depuis des mois affectent aussi les hôpitaux, mettant ainsi en danger la vie de nombreux patients. Codevida, une ONG qui lutte pour l’accès aux systèmes de santé, recense au moins 200.000 personnes souffrant de maladie chronique qui manquent de médicaments. Dans l’hôpital de Mérida, une ville des Andes vénézuéliennes, les patients se débrouillent eux-mêmes pour trouver des médicaments. « J’ai commencé à voir des patients mourir dans la salle d’opération ou aux urgences par manque de médicaments » regrette le médecin David Macineiras.

Les pénuries affectent particulièrement les enfants, la mortalité infantile a été multipliée par 100 entre 2014 et 2015. « Evidemment, ne pas avoir accès à un médicament essentiel ou à un traitement complet aggrave l’état de santé d’un patient qui, enfant comme adulte, ne parvient pas à guérir » avait déclaré le président de Codevida Francisco Valencia en mois de mai. « Le gouvernement n’est pas en mesure financièrement, ni techniquement de nous approvisionner en médicaments, de réparer les équipements médicaux, de placer les hôpitaux dans des conditions idéales. La situation sanitaire au Venezuela est entre les mains du président de la République », avait-il ajouté.

 

La crise se fait ressentir jusqu’à Cuba

Les conséquences de la crise qui touchent le Venezuela a des répercussions dans le pays de Fidel Castro. L’agence de presse Reuters estime à 20 % la chute des livraisons de produits pétroliers vénézuéliens dans le premier semestre 2016. « Dans notre secteur, ils réduisent de 50 % notre électricité » raconte un technicien cubain.

Le pays est alors contraint de prendre des mesures de restriction sur la consommation d’énergie. Elle sera réduit de 28 % jusqu’à la fin de l’année, selon le gouvernement de La Havane.

Au moins deux pays sont actuellement touchés par la crise vénézuélienne qui a été causée par la chute des cours du pétrole. Par ailleurs, la crise devient multidimensionnelle, affectant l’économie, mais surtout l’humanitaire.