JO 2016 : l’égout de Rio accueillera les épreuves nautiques ?

En 2009, la ville de Rio a été désignée pour accueillir les jeux olympiques 2016. Les autorités locales se sont alors engagées à ce moment-là à prendre en main le nettoyage intégral de la baie de Guanabara. Sauf que ces engagements ne semblent pas avoir été tenus. Explications.

 

La baie de Guanabara, l’égout de Rio…

Après la menace du virus du Zika suivie des différentes crises économiques et politique au Brésil, les jeux olympiques se retrouvent encore confronter à la pollution qui règne dans la baie de Guanabara. Si au départ il était prévu que la baie serait nettoyée à 100% en 2009, l’objectif a été revu à la baisse l’année dernière en 2015 par le comité d’organisation des jeux olympiques. Etant donné que seules 50% des eaux se versant dans la baie sont traitées et qu’il serait difficile d’augmenter ce taux, les autorités ont décidé de revoir leurs budgets à la baisse. Ce qui engendrera la diminution de l’objectif prévu à 80%.

Ainsi, les 4 milliards de dollars dédiés à la purification de la baie ont régressé de 170 millions de dollars. Rappelons que ce projet a été lancé il y a 20 ans mais les résultats restent très maigres. « Le gouvernement a pourtant été alerté plusieurs fois » déplore le biologiste Mario Moscatelli mais aucune réaction probante n’a été remarquée. D’un autre côté, toujours selon ce dernier, les 12 millions d’habitants de Rio ont aussi leur part de responsabilité à travers l’absence de respect environnemental dont ils ont fait preuve.

 

Une eau extrêmement polluée

80% : c’est le taux de dépollution garanti par le comité d’organisation des jeux olympiques mais les riverains assurent qu’ils n’ont constaté aucun changement réel. Les navigateurs ont également exprimé leur dégoût face à l’état de l’eau. En effet, une centaine de tonnes de déchets a été quotidiennement rejetée dans la baie en 2013. Ceci explique le taux de pollution révélé par l’agence américaine Associated Press qui est 1.7 million de fois supérieur au seuil maximal sur une plage californienne.

Mais ces déchets varient énormément, et si les autorités municipales assurent que les rebuts de grandes tailles ont déjà été ramassés par les bateaux écologiques, des matelas, des canapés ainsi que des bicyclettes errent  encore dans les eaux nauséabondes de Guanabara. Par ailleurs, des analyses scientifiques ont été effectuées par le gouvernement brésilien en collaboration avec des scientifiques indépendants et le résultat a été plus que décevant. Selon le biologiste Moscatelli, il serait conseillé aux athlètes de se vacciner contre l’hépatite avant les débuts de la compétition car pour ceux ayant un système immunitaire fragile, les risques sont accrus et peuvent même conduire au pire : la mort.