Turquie : choc après le coup d’Etat raté

La nuit du vendredi 16 juillet dernier a été mouvementée pour les turcs. En effet, un coup d’Etat s’est produit à Ankara et s’il a échoué, il a causé la mort d’au moins 90 personnes, dont des civils.

 

Un coup d’Etat manqué

Vendredi soir, Ankara a été le théâtre de confusion et de violences. En effet, TRT, la télévision publique turque a annoncé l’instauration d’un couvre-feu dans tout le pays et l’entrée en vigueur de la loi martiale. Au même moment, une agence progouvernementale a signalé une tentation de coup d’Etat et la prise en otage d’Hulusi Akar, chef de l’Etat-major du pays.

Rapidement Recep Tayyip Erdogan a lancé un appel de mobilisation populaire via une chaine de télévision. Un appel qui a été entendu et exécuté par son peuple puisqu’ils ont été des milliers à être descendus dans les rues d’Ankara et d’Istanbul pour contrer les militaires putschistes. De leurs côtés, les forces armées gouvernementales ont lancé l’attaque contre les avions et les chars des rebelles.

Mais cet affrontement n’a pas été sans conséquences. En effet, au moins 265 personnes ont perdu leur vie dont plusieurs policiers et civils. Par ailleurs, 1.563 putschistes ont été arrêtés tandis que les quelques 200 soldats retranchés à l’état-major se sont rendus volontairement. Dès son arrivée à l’aéroport d’Instabul, Erdogan a accusé « l’imam et son mouvement » d’être derrière ce coup d’Etat. Il est à noter que les trois partis d’oppositions présents en Turquie ont tous rapidement réagi à cet acte. A l’unanimité, ils ont tous déclaré être « opposés » à cette tentative.

 

Quelles conséquences pour les réfugiés syriens ?

Mais si ce coup d’Etat a effrayé les turcs, il a carrément terrorisé les réfugiés syriens. Il est à noter que la Turquie est le principal pays d’accueil des syriens qui ont réussi à fuir la guerre en Syrie. Actuellement, le pays d’Erdogan abrite près de 2,7 millions de syriens selon les derniers chiffres de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Certes, la vie est loin d’être facile pour les syriens en Turquie mais le pays leur donnait de l’espoir. En effet, le président turc avait récemment évoqué une éventuelle naturalisation des réfugiés syriens. Il a ainsi déclaré : « Nous allons aider nos amis syriens en leur offrant l’opportunité, s’ils le désirent, d’acquérir la nationalité turque ». Ainsi, si le coup d’Etat avait marché, rien n’assure que celui qui aurait remplacé Erdogan proposerait la même chose. D’ailleurs, il est à noter que cette proposition a été suivie par une forte mobilisation sur les réseaux sociaux. Ainsi, le hashtag #JeneveuxpasdeSyriensdansmonpays a été rapidement relayé par les turcs pour afficher leur opposition.