Paris : mise à l’abri des migrants afghans

Suite à la manifestation de soutien aux migrants qui s’est déroulée le samedi 19 décembre, quelques centaines de migrants ont décidé de camper sur la place de la République pour être enfin remarqués. Mais mercredi, ils ont été relogés vers des centres d’hébergement. 

 

 « Pour être plus visibles »

Même si la journée internationale des migrants était passée presque inaperçue le vendredi 18 décembre, le lendemain, 900 personnes se sont mobilisées lors d’une manifestation de soutien aux migrants sur la place de la République. Dans la foulée, près de 80 demandeurs d’asile d’origine afghane ont décidé de camper sur place, à 20 mètres de la Marianne, dans l’espoir d’attirer plus d’attention de la part des autorités. Ils faisaient partie du groupe de 150 migrants installés depuis des mois dans un square près de la gare de l’Est sur la place de Raoul-Follereau. Face à ce nouveau campement , la police a interdit les banderoles, les bâches et les tentes alors que les conditions météorologiques n’étaient pas avantageuses. Heureusement que quelques bénévoles se sont immobilisés pour apporter de la nourriture et des vêtements chauds à ces migrants qui étaient livrés à eux-mêmes. Mais ces derniers ne comptent pas se démotiver aussi facilement, leur message a bien été clair : ils ne comptent pas bouger de là tant « qu’un logement ne leur aura pas été proposé ».

 

Evacuation de la place de la République

Le mercredi 23 décembre vers 7h30 du matin, les services de l’Etat, la ville de Paris et la Préfecture de Police ont lancé une opération de prise en charge des migrants. Cette opération a permis de mettre à l’abri 350 migrants dont 321 étaient installés sur la place de la République et 29 sur la place de Raoul-Follereau. Pour faciliter le dialogue avec ces migrants dont la plupart étaient des afghans, la ville de Paris a fait appel à des traducteurs pour leur expliquer le déroulement. Les migrants étaient ainsi acheminés petit à petit par bus vers les 59 centres d’hébergement sur Paris et en Ile-de-France. Les autorités ont assuré que « toutes les personnes présentes sur le campement se sont vues proposer une solution d’hébergement » et qu’ils « seront relogés pour un mois, avec un renouvellement autant que nécessaire ». Selon les explications de la mairie de Paris, la suite dépendra ensuite de la décision de chaque migrant. En effet, ceux qui veulent rester en France seront transportés vers des centres d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) en attente de leur statut de réfugié. Par contre, ceux qui visent une autre destination devront « reprendre leur route ou trouver d’autres solutions ».

 

Quelques problèmes lors de l’évacuation

Même si dans l’ensemble, l’évacuation s’est passée dans le calme, quelques problèmes ont tout de même surgis. Vers 9h du matin, il restait encore une cinquantaine de personnes qui attendaient sur la place. Les bus ne pouvaient plus venir les chercher car les centres prévus par la préfecture d’Ile-de-France « ont pris en charge plus de monde que ceux qui dormaient sur la place » explique un policier. Selon les autorités, ces personnes n’étaient pas parmi les 350 migrants prévus à la base mais se sont installées sur le campement après le début de l’évacuation. Au tout début, ils ont refusé de se disperser mais ont fini par monter dans la ligne 5 pour rejoindre le square de la gare de l’Est. Depuis le mois de juin, cette opération est la quatorzième effectuée dans la ville de Paris, en tout, déjà 4.500 migrants ont pu être relogés dans les différents centres.