Biodiversité : la fin de la vie sur terre

Pollution, surexploitation ou encore dégradation des habitats naturels mènent la planète à sa perte. C’est ce que démontre la onzième édition du rapport Planète vivante du Fonds mondial pour la nature (WWF) publié le jeudi 27 octobre. Le grand défi est donc aujourd’hui la protection de ce qui reste de la biodiversité, mais surtout de trouver comment redonner vie à la nature.  

 

Dégradation de la biodiversité

Les effets néfastes des activités humaines sur les écosystèmes sont plus que jamais mis en lumière par ce rapport de WWF. En effet, les populations de vertébrés ont chuté de 58 % entre 1970 et 2012. Ce rythme ne risque pas de ralentir et cette baisse pourrait atteindre 67 % en 2020. A titre de comparaison, le précédent rapport qui date de 2010 affichait une baisse de 52 %.

Les milieux d’eau douce qui ne représentent que 0,8 % de la planète mais qui renferment 10 % des espèces connues sont les plus touchées. Les espèces ont perdu 81 % de leurs populations en 42 ans, soit un rythme de 3,9 % par an. Cette dégradation peut s’expliquer par l’agrandissement des terrains agricoles et l’urbanisation. « Il n’y a pas de raisons d’imaginer que les invertébrés, qui se trouvent au début de la chaîne alimentaire, soient moins impactés, bien au contraire », déclare Arnaud Gauffier, responsable agriculture et alimentation au WWF France.

Les espèces ordinaires disparaissent aussi

Ce rapport du WWF a attiré l’attention du monde sur le sort des mammifères emblématiques. Pourtant cette dégradation touche également des espèces plus petites et plus ordinaires comme l’abeille, les vers de terre ou le plancton. La protection de ceux-là, l’association Noé en ont fait son combat.

La particularité de ces espèces, c’est que l’on ne s’aperçoit pas forcément de leur disparition. Elles contribuent pourtant à l’équilibre de la biodiversité. L’association Noé a donc lancé avec l’aide d’un groupe de communication international une campagne intitulée « Dans l’ombre des plus grands, les plus petits disparaissent ». Cette dernière rappelle au public que la disparition des grands mammifères cache la perte d’espèces qui ne sont pas moins essentielles à l’équilibre de la planète.

Ce que nous avons perdu ne reviendra probablement plus, mais des solutions naturelles existent pour restaurer le fonctionnement des écosystèmes : « dépollution, reconstitution de lits de rivière, création de corridors écologiques pour les migrations d’espèces ».  « Il faut à la fois restaurer et anticiper de futures dégradations induites par le réchauffement climatique », souligne Laurent Piermont, directeur de la CDC Biodiversité.