Migrants : Calais se vide, Paris grossit !

Alors que la jungle partait en fumée à Calais, certains de ses occupants se sont repliés sur Paris. Depuis lundi, les camps de fortune de Stanligrad, de Jaurès et de Flandres ont ainsi implosé.

 

Des migrants manquent à l’appel

Depuis lundi, les autorités ont entamé le démantèlement de Calais. En trois jours, ce sont 5.596 migrants qui ont été mis à l’abri selon les autorités. Mais si ce bilan ravit l’Etat, il inquiète les associations. Et pour cause, ces chiffres sont en-dessous de ceux enregistrés lors du dernier recensement. Deux semaines plus tôt, la préfecture a comptabilisé 6.468 migrants dans la jungle. De leurs côtés, les ONG estimaient leur nombre à 8.100.

Mais que ce soit 6.468 ou plus, la question demeure la même : où sont passés les migrants manquants ? D’après les associations, entre 2.000 et 3.000 migrants ont pris la fuite avant le début du démantèlement. Par peur d’être refoulés ou tout simplement parce qu’ils veulent à tout prix rejoindre l’Angleterre. Si certains d’entre eux continuent actuellement à errer dans la jungle, d’autres se sont évanouis dans la nature.

Pour ceux qui sont restés dans la région, ils « reviendront quand les choses se seront calmées » a assuré François Guennoc de l’Auberge des migrants. Mais pour le moment, la police mène une patrouille sévère autour du camp et dans les environs. Tout migrant ne disposant pas de pièces valides sera transféré en centre de rétention. De là, il sera envoyé soit vers son pays d’origine soit vers le premier pays où il s’est enregistré. Depuis lundi, 90 migrants ont été placés dans ce centre.

 

Afflux de migrants à Paris

A plus de 280 km de là, à Paris, la situation est aussi alarmante. Ces derniers jours, le nombre de migrants dans les campements des 18è et 19è arrondissements a considérablement augmenté. Place Jean-Jaurès, avenue de Flandres ou encore sous le métro à Stalingrad, on a le même scénario : les files lors de la distribution du repas sont inexorablement longues. « Il y a trois jours, on distribuait 700 à 800 repas, aujourd’hui on est à plus de mille » a confié un bénévole présent sur l’avenue de Flandres.

Questionnée sur ce sujet, Emmanuelle Cosse, ministre du logement a assuré : « il n’y a pas d’arrivée massive de Calais à Paris ». Pourtant, une source policière a confié à l’AFP : « Beaucoup de migrants vont à Paris » via le bus, le train ou encore en voiture. Face à cette situation, les associations œuvrant près des migrants à Paris réclament des mesures de la part des pouvoirs publics, sans quoi, « on va au-devant d’énormes difficultés ».

Certes, un centre d’accueil des migrants promis par Anne Hidalgo devrait ouvrir ses portes très prochainement. Mais il risque de ne pas pouvoir héberger tous ces migrants. En effet, le centre ne pourra accueillir qu’entre 400 à 600 migrants. Or, les rues parisiennes abritent actuellement pas moins de 2.000 migrants.