Kigali : un pas de plus pour le climat

La lutte contre le réchauffement climatique avance et une nouvelle étape vient d’être franchie à Kigali. Ce samedi 15 octobre, les 197 pays participants à la 28ème réunion du Protocole de Montréal sur la protection de la couche d’ozone ont conclu un accord sur l’élimination des hydrofluorocarbures (HFC).

 

Un accord majeur

La 28ème réunion du Protocole de Montréal sur la protection de la couche d’ozone s’est tenue à Kigali, Rwanda, du 7 au 14 octobre dernier. Après plusieurs négociations, les 197 pays participants sont finalement arrivés à un accord ce samedi 15 octobre. En effet, ils ont réussi à s’accorder sur un calendrier pour éliminer les hydrofluorocarbures d’ici 2050.

Depuis 1990, les hydrofluorocarbures sont des gaz utilisés dans les réfrigérateurs et les climatiseurs. Ils figurent parmi les gaz à effet de serre dont les émissions augmentent à un rythme rapide. Chaque année, leur intensité augmente en moyenne entre 10 à 15%. En les éliminant, le réchauffement climatique sera réduit de 0,5°C d’ici à 2100 selon l’Institute for Governance and Sustainable Development (IGSD). Et près de 1,7 gigatonne de C02 annuelle devrait être évités.

L’enjeu est donc de taille pour l’élimination de ces gaz et cela va aussi permettre d’envoyer un signal fort à quelques semaines du lancement de la 22ème conférence internationale sur le climat (COP22) prévue à Maroc. « L’année passée à Paris (lors de la COP21), nous avions promis de protéger le monde des pires effets du changement climatique. Aujourd’hui, nous honorons cette promesse » s’est félicité Erik Solheim, directeur du Programme des Nations Unies pour l’environnement.

 

Un calendrier contraignant

Juridiquement contraignant, cet accord a classé les pays en trois groupes. Le premier rassemble ceux qui sont considérés comme « développés ». Pour eux, la consommation de HFC doit être réduite de 10% d’ici à 2019 puis de 85% d’ici à 2036 en se référant aux chiffres enregistrés entre 2011 et 2013. Dans le deuxième groupe, on retrouve les pays en voie de développement dont la Chine qui est le plus grand consommateur de HFC et plusieurs pays africains. Ces pays se sont engagés à commencer le gel à partir de 2024 avec une réduction de 10% de la consommation enregistrée entre 2020 et 2022 en 2029 puis de 80% d’ici à 2045.

Enfin, le troisième groupe regroupant aussi plusieurs pays en voie de développement comme l’Irak, l’Inde,l’Iran, le Pakistan et quelques pays du Golfe s’est engagé à entamer sa transition en 2028. Ses objectifs seront alors de 10% de mois par rapport à 2024-2026 en 2032 et de 85% d’ici à 2047.

Par ailleurs, les participants se sont tous engagés à inclure la transition parmi leurs priorités nationales. D’ailleurs, seize pays (Japon, Allemagne, France, Etats-Unis) et dix-neuf organismes et donateurs privés ont déjà promis une aide d’une valeur de quatre-vingt millions de dollars pour soutenir les pays en développement. Pour que chaque pays puisse atteindre ses objectifs, la question du financement de la transition fera l’objet de plusieurs discussions et négociations en 2017, toujours dans le cadre de ce Protocole de Montréal.