UNICEF : cinq jeunes enfants sur six ne mangent pas d’aliments nutritifs suffisants

D’après un rapport de l’UNICEF sur la malnutrition infantile, publié vendredi, cinq enfants sur six âgés de moins de deux ans ne bénéficient pas d’apport nutritif suffisant. Ainsi, ils leur manquent de l’énergie et des nutriments nécessaires au développement physique et cognitif. Cette situation provoque des pertes humaines et économiques considérables, surtout pour les pays en développement. Ces derniers doivent revoir leurs politiques de nutrition.

 

Cinq enfants sur six ne mangent pas à leur faim

La petite enfance est un stade décisif au développement physique et cognitif de l’Homme. Pourtant, cinq enfants sur six ne consomment pas d’aliments nutritifs suffisants adaptés à leur âge. « Ce sont les nourrissons et jeunes enfants qui ont les besoins en nutriments les plus élevés au cours d’une vie. Cependant, l’organisme et le cerveau de millions de jeunes enfants n’atteignent pas leur plein potentiel en raison d’une alimentation insuffisante, à un stade trop tardif », regrette la Conseillère principale pour la nutrition à l’UNICEF, France Begin.

Les enfants manquent des nutriments essentiels à son développement à cause des pratiques nutritionnelles inadaptées, constate l’UNICEF. Effectivement, certains enfants consomment tardivement des aliments solides. D’autres ne prennent pas régulièrement de repas et risquent un retard de croissance. Beaucoup manquent également de diversité dans leur assiette. Cette situation résulte surtout du manque de moyens. Elle a donc lieu le plus souvent dans les pays pauvres, comme ceux d’Afrique subsaharienne ou d’Asie du Sud.

Repenser les politiques de nutrition

D’ici 2025, le monde s’est engagé à réduire de 40 % le nombre d’enfants victimes d’un retard de croissance et de baisser de 30 % les faibles poids de naissance. Le changement d’habitudes alimentaires est le chemin le plus court pour atteindre ces objectifs.

La responsabilité des gouvernements et du secteur privé est primordiale pour vaincre ce fléau, notamment en investissant plus dans un meilleur accès des plus vulnérables aux aliments nutritifs. « Les transferts en espèces ou en nature aux familles vulnérables, les programmes de diversification des cultures et l’enrichissement des denrées alimentaires de base sont autant de mesures fondamentales pour améliorer la nutrition des jeunes enfants », explique l’UNICEF.

L’UNICEF a publié ce rapport à l’approche de la journée mondiale de l’alimentation pour alerter les différents acteurs sur la situation et surtout obtenir des réactions. « Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre notre combat contre la malnutrition des jeunes enfants. Leur capacité à grandir, apprendre et contribuer à l’avenir de leur pays en dépend », a déclaré France Begin. L’agence de l’ONU rappelle qu’une meilleure nutrition dès la petite enfance sauverait 100.000 vies par an.