La malnutrition infantile : une terrible crise humanitaire

La malnutrition est un fléau dévastateur tant physiquement que mentalement. Cette crise planétaire ôte la vie à des milliers d’enfants chaque année. Les pertes sont d’une envergure alarmante et pourtant inquiète peu l’opinion…

 

Les principales causes de la mortalité infantile 

La malnutrition, connue comme une pathologie causée par la déficience ou l’excès d’un ou plusieurs nutriments, est tenue à l’origine de la moitié des décès d’enfants dans le monde. Elle fait surface quand les 3 besoins fondamentaux de l’enfant ne sont pas satisfaits, dont l’insécurité alimentaire causée par l’incapacité à avoir accès à de la nourriture. Il y a également l’insuffisance des services de santé qui touche 35 pays les plus pauvres où entre 30 et 50% de la population n’a aucun moyen d’accéder à un service de santé.

L’UNICEF affirme que « les famines, les guerres et autres catastrophes ne sont responsables que d’une petite partie de la malnutrition planétaire ». Et d’après le Programme Alimentaire Mondial, 795 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde ce qui équivaut à 1 personne sur 9.

Ce sont les jeunes enfants dans les pays en développement qui en sont les plus vulnérables. Sur 12 millions de cas de décès d’enfants de moins de 5 ans qui surviennent chaque année dans le monde, 55% sont liés à la malnutrition. Selon les chiffres énoncés par le PAM toujours, « l’Afrique subsaharienne est la région avec la plus forte prévalence de la faim ». 1 personne sur 4 y est sous-alimentée.

Une initiative à prendre pour exemple

Persuadés que les mères sont capables de détecter rapidement des signes de la malnutrition,  l’ONG médicale The Alliance for International Medical Action ou ALIMA les a mis au cœur des combats menés contre ce fléau. Elle a donc pris l’initiative de former 13.000 mères sur l’identification des symptômes et sur la façon d’utiliser le bracelet MUAC.

Aussi pratique qu’un thermomètre, ce bracelet a permis de détecter plusieurs cas de malnutrition et d’anticiper les soins à donner aux enfants. »Depuis qu’elles savent dépister, elles nous amènent les enfants avant que leur état s’aggrave« , avoue Fatima Abdoulaye, infirmière à Gouna, commune rurale au sud-est du Niger, pays où ce projet d’Alima a été lancé.

« Nous sommes partis sur le postulat que les mères sont les premières soignantes de l’enfant« , témoigne Sayadi Sani, chef de l’ONG nigérienne Bien-être de la femme et de l’enfant ou BEFEN. Les chiffres sont éloquents, car en 2015, 43.000 mères qui ont reçu la formation au dépistage ont contribué à sauver la vie de plusieurs enfants.

Le Yémen : une malnutrition qui ne cesse de s’aggraver

Ce système de dépistage devrait être appliqué dans les pays où la malnutrition infantile fait des ravages comme au Yémen. La guerre civile qui dure depuis 18 mois, a fait tomber toutes les villes en ruine, laissant les habitants sans ressources et en difficulté pour se nourrir. L’UNICEF révèle qu’1,5 million d’enfants yéménites souffrent d’une sévère malnutrition dont 370.000 de la forme la plus grave. Des chiffres qui ont connu une hausse de 65% comparé aux 54% révélé en 2014.

Par peur des bombardements et par crainte pour leur vie, les habitants, traumatisés restent clouer chez eux. Il leur est devenu impossible de s’approvisionner parce que la nourriture est soit inaccessible, soit trop chère, soit inexistante. D’autant que les prix ont augmenté de 26% depuis le début de la guerre.

Le pays est en attente d’une aide humanitaire importante. Malgré les efforts de l’UNICEF, les besoins de la population sont considérables et les moyens de les résoudre sont insuffisants.