Migrants : la construction du mur de Calais a débuté

A Calais, la construction du mur anti-intrusion d’un kilomètre de long et de quatre mètres de haut a débuté mardi sur la rocade portuaire. Cet édifice est censé empêcher les migrants de la jungle de passer en Grande-Bretagne par le biais des camions de marchandises. Il s’avère pourtant que ce mur est complètement inutile depuis l’annonce du démantèlement du camp.

 

Les travaux sont en cours

En plus des clôtures grillagées qui sont installées de part et d’autre de la rocade portuaire, il y aura également un mur à Calais avant la fin de l’année. Effectivement, la construction du mur anti-intrusion a débuté mardi. L’édifice d’un kilomètre de long et de quatre mètres de haut sera construit en béton. « Ce mur va empêcher les migrants d’envahir l’autoroute toutes les nuits. Ils placent des troncs d’arbre, des branchages, des bonbonnes de gaz… On ne peut plus continuer à subir ces assauts répétés », avait expliqué Jean-Marc Puissesseau, PDG du port de Calais.

La construction de ce mur s’inscrit dans le cadre des accords du Touquet, signés entre la France et La Grande-Bretagne en 2003. Ces accords permettent à l’Angleterre de contrôler ses frontières depuis la France. Elle déboursera donc 2,7 millions d’euros pour la construction de ce mur. « On a mis des grillages, maintenant on fait un mur », a expliqué le ministre britannique de l’Immigration Robert Goodwill devant les députés anglais.

Un mur inutile

Des habitants de Calais et des élus locaux, dont ceux qui étaient partisans de ce projet, remettent désormais en question son utilité. « Si le démantèlement de la jungle comme annoncé par le ministre s’avère effectif dans les semaines à venir, un mur végétalisé n’a plus lieu d’être », a expliqué la maire Natacha Bouchart, en faisant référence à la déclaration du ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeuneuve.

Les murs pour séparer les frontières n’ont jamais été efficaces. Les associations estiment que celui de Calais n’empêchera pas les migrants de répéter les tentatives pour atteindre l’autoroute. « Il y a de moins en moins de possibilités de passer, alors les prises de risque augmentent » déplore Maya Konforti de l’Auberge des migrants. Ce projet est également mal vu de l’autre côté de la frontière. Des citoyens anglais ont lancé une pétition pour que la construction du « premier mur frontière construit en Europe depuis le mur de Berlin » cesse.

En même temps que la construction du mur, les assauts des migrants de la jungle de Calais continuent. Plusieurs centaines d’entre eux ont d’ailleurs affronté les forces de l’ordre jeudi sur la rocade portuaire. A titre de rappel, le président François Hollande a prévu de se rendre sur place le 26 septembre.